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Un « vent mauvais » souffle sur les éoliennes

Publié le 28 septembre 2009

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A l'occasion d'un projet d'implantation dans la Manche près du site touristique du Mont Saint-Michel et d'amendements déposés au Sénat en faveur d'un durcissement du régime d'autorisation, la menace pèse sur le développement éolien en France.
Un « vent mauvais » souffle sur les éoliennes - Batiweb
L'annonce d'une manifestation d'anti-éoliens dans la Manche a mis le feu aux poudres. En effet, la Fédération environnement durable (FED), la Fédération nationale des associations de sauvegarde des ensembles monumentaux (Fnassem) et plusieurs associations locales ont organisé samedi au Mont Saint-Michel une marche de protestation contre l'implantation d'éoliennes industrielles à proximité de ce site historique parmi les plus visités au monde.

« Le projet le plus proche se situe à 17 km du Mont Saint-Michel, tous les autres sont à plus de 20 km. A cette distance, les plus visibles ne dépasseront pas un demi centimètre » pour l'oeil humain, a fait valoir André Antolini, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER). Mais il y a plus : les pro-éolien s'inquiètent de plusieurs propositions d'amendements au projet de loi « Grenelle 2 »déposés au Sénat et qui devraient rendre plus contraignantes les règles d'implantation d'éoliennes.

L'implantation d'éolienne est devenu un parcours d'obstacles

Ces amendements déposés par les sénateurs UMP Jean Bizet (Manche) et Roland du Luart (Sarthe), visent à soumettre les éoliennes au régime d'autorisation, des Installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) et à durcir les règles de définition des « zones de développement de l'éolien ». L'implantation d'éolienne est devenu un parcours d'obstacles pour les professionnels, en raison des nombreuses formalités administratives. Le délai d'implantation d'un parc éolien qui est actuellement d'environ 7 ans, risque de s'allonger à 10 ou 12 ans, s'inquiète Didier Lenoir, président du Comité de liaison Energies renouvelables (CLER).

André Antolini, dénonce « un courant anti-éolien porté par des personnalités très connues qui s'illustrent par ailleurs dans la littérature ». Une allusion à l'ancien président de la république Valery Giscard d'Estaing, auteur d'un livre sorti récemment, et héraut du combat contre le développement de l'énergie éolienne. « Ce qui menace la France, ce n'est pas qu'on y mette trop d'éoliennes, c'est qu'on n'en mette pas assez », assène M. Antolini en avertissant que l'objectif de 23% d'énergies renouvelables d'ici 2020 ne sera pas atteint sans l'éolien.

La puissance installée du parc éolien français est de 4 000 MW, ce qui place la France au 4e rang européen derrière l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie. L'objectif fixé dans le cadre du Grenelle de l'environnement est d'atteindre 25 000 MW en 2020. Selon le SER, environ 6 000 nouvelles éoliennes devront venir s'ajouter aux quelque 2 500 déjà installées pour atteindre cet objectif.

Bruno Poulard (source AFP)

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