Un rapport recommande de déployer plus rapidement les renouvelables dans les pays en développement
Un rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), publié ce lundi 30 octobre, recommande un déploiement plus rapide des énergies renouvelables dans les pays en développement. Le développement accéléré des renouvelables dans ces pays est indispensable pour limiter le réchauffement mondial à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
« Les capacités d’énergies renouvelables doivent être accrues plus rapidement dans les pays en développement, compte tenu de la demande croissante d’électricité et du rôle important des renouvelables pour remédier au déficit significatif d’accès à l’énergie dans ces pays », écrit l’Irena, à quelques semaines d’un sommet crucial pour le climat à Dubaï.
L’Agence rappelle la nécessité d’une telle entreprise, indispensable pour limiter le réchauffement climatique et atteindre l’objectif fixé par Sultan Al Jaber, président de la COP28 qui doit se tenir du 30 novembre au 12 décembre, sous l’égide de l’ONU à Dubaï. Selon l’Irena, il convient de « tripler » d'ici 2030 la capacité mondiale de production d’énergies renouvelables pour contenir le réchauffement mondial à 1,5°C.
Des efforts qui doivent être accompagnés « par une réduction progressive de la production de combustibles fossiles, par l’amélioration, la modernisation et l’extension des infrastructures physiques, ainsi que par une plus grande flexibilité du réseau », est-il préconisé dans le rapport.
Massifier les efforts pour rattraper le retard accumulé par les pays en développement
En 2022, l’investissement annuel moyen pour produire de l’électricité renouvelable dans le monde s’élevait à 486 milliards de dollars. Pour que ce montant puisse atteindre 1 300 milliards de dollars en 2030, il faudra, dans les pays en développement, « réduire au minimum les risques d’investissements et permettre l’accès à des financements à faible coût », souligne l’Irena.
C’est dans cette perspective que l’Irena plaide pour une « réforme » de l’architecture financière mondiale, qui permettrait de soutenir la transition énergétique des pays de l’hémisphère Sud. « Les financements liés au climat provenant des banques de développement doivent être accrus » et les capitaux publics « redirigés du secteur des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables », estiment les auteurs du rapport.
Une donnée probante, révélatrice de l’écart en matière de déploiement du renouvelable entre les pays en développement et les pays développés, a été fournie dans le rapport. Sur la période 2000-2020, sur les 2 841 milliards de dollars d’investissements cumulés dans le monde pour les énergies renouvelables, le continent africain n’en a perçu que 60, soit un peu plus de 2 % du total.
Pour combler cet écart, l’Agence prône notamment le recours à des modèles de financement innovants. Est plébiscité par exemple le « financement mixte », mêlant bailleurs de fonds publics et financements privés, pour la modernisation des réseaux électriques, entre autres.
Le rapport de l’Irena ne vise pas à accélérer le déploiement des renouvelables dans les seuls pays en développement. Les pays à l’échelle du globe sont également concernés par les recommandations de l’Agence. Cette dernière préconise par exemple d’accroître et de moderniser urgemment les réseaux électriques existants, afin de les adapter aux renouvelables. Le rapport suggère également d’« accroître la coopération transfrontalière et de développer des réseaux électriques régionaux ».
Jérémy Leduc
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