Un couac administratif retarde l'appel d'offres solaires en France de six mois
Un raté administratif a annulé le dernier appel d'offres de l'État pour les installations solaires de six mois, causant un retard dans le déploiement de ces projets, alors que le gouvernement souhaite accélérer le déploiement des énergies renouvelables, pour rattraper son retard par rapport à certains de ses voisins.
Une nouvelle session prévue en juin
L'appel d'offres de décembre 2022 était géré par la Commission de régulation de l'énergie (Cre) et concernait une capacité totale de 900 mégawatts (MW) de projets photovoltaïques (sol et toitures). Cependant, une modification peu claire du cahier des charges a entraîné la non-conformité de la plupart des dossiers déposés, expliquent les deux associations professionnelles du secteur, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et le syndicat du solaire Enerplan, dans un communiqué commun. Seuls 23 dossiers ont ainsi été retenus.
Pour compenser ce taux, la prochaine session d'appel d'offres solaires, prévue en juin, portera sur plus de 2 gigawatts (GW) de projets, un volume record. Les deux associations professionnelles saluent cette décision, qui devrait permettre de compenser le taux d'échec de la session précédente.
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, avait jugé l'émission de l'appel d'offres « inacceptable » après le couac sur l'éolien, pour lequel seuls 54 MW de projets ont pu être retenus (sur 900 MW à allouer).
La filière solaire reste tout de même optimiste quant à la session de juin et son volume record, qui devrait permettre « de faire mieux qu'en 2022 », selon elle.
3 GW en 2023 pour la filière solaire ?
Selon le ministère, « l’objectif est de poursuivre l'accélération du déploiement des énergies renouvelables » par de nouveaux appels d'offres et l'essor des PPA - accords de vente d'électricité de gré à gré - stimulé par la loi d'accélération des EnR. Le secteur du solaire espère atteindre 3 GW en 2023, ce qui, avec un total attendu d'environ 19 GW en fin d'année, devrait rapprocher le pays de son objectif 2023 de 20 GW.
La filière espère que la volonté ministérielle de rattraper le « loupé » de décembre est un engagement pour le succès de la loi d'accélération et de la future loi énergie-climat. Daniel Bour, président d'Enerplan, a indiqué vouloir suivre de près les décrets d'application de cette loi et les débats attendus à partir de cet été sur la future feuille de route énergétique du pays.
Marie Gérald (Avec AFP)
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