Téléphérique urbain de Brest : la première cabine installée
L’objectif était de créer une liaison entre la rive gauche de la ville et le futur quartier des Capucins. Le site, en cours de réhabilitation, s’étend sur 16 hectares et comptera à terme 25 000 m2 d’activités de services et de commerces, 560 logements, et également des sites culturels et de loisirs.
Mercredi 17 août, la première cabine du téléphérique urbain de Brest a été installée avec succès, « une opération toujours délicate » mais également « une des opérations les plus intéressantes », a souligné Nicolas Chapuis, directeur général de la filiale française du constructeur suisse d’installations par câble Barthelot.
« C'est le premier téléphérique (en France, ndlr) dans un contexte urbain, ça va être une sacrée vitrine pour les Brestois et pour toute la profession », a-t-il souligné, estimant que cela leur imposait « l'excellence ».
La seconde télécabine devrait être installée la semaine prochaine avant une mise en service du dispositif fin octobre, selon Brest métropole océane (BMO).
460 mètres en trois minutes
Le téléphérique couvrira une distance de 460 mètres au-dessus de la Penfeld et de la base militaire navale de Brest. Les deux cabines ne se croiseront pas l’une à côté de l’autre, mais l’une au-dessus de l’autre, à près de 70 mètres de hauteur, afin de permettre le passage des bâtiments de la Marine Nationale.Les deux habitacles, d'une surface au sol de 13m2, sont entièrement vitrés. Ils pourront embarquer jusqu’à 60 passagers et fonctionner avec des vents soufflant jusqu’à près de 110 km/h. Le voyage, d'une rive à l'autre, ne durera pas plus de trois minutes. Il permettra de transporter près de 1 200 passagers par heure et 675 000 voyageurs par an.
L’usage du dispositif sera payant et intégré au système tarifaire des transports en commun de Brest Métropole Océane.
« Outre son aspect fonctionnel permettant de passer d’une rive à l’autre, ce téléphérique urbain doit aussi constituer un nouvel atout touristique permettant de découvrir la ville sous de nouveaux angles et points de vue remarquables », précise un communiqué de la métropole.
Le téléphérique va par ailleurs venir désengorger les deux ponts reliant les rives de la ville, toujours très utilisés aux heures de pointe. Il s’est présenté comme une alternative plus économique à la construction d’un troisième pont. En effet, le coût global du téléphérique est évalué à 19,1 millions d'euros (en incluant études et travaux d'infrastructures), alors que la construction d'un nouveau pont aurait coûté entre 30 et 60 millions d'euros, selon l'agglomération.
Pour la réalisation du téléphérique, cette dernière a retenu le projet porté par Bouygues Construction et Barthelot, groupe spécialisé dans les remontées mécaniques et les parcs d'attraction.
A l’étranger, des villes comme Rio de Janeiro, New York ou encore Alger ont déjà intégré un téléphérique à leur réseau de transport urbain. En France, plusieurs villes dont Créteil et Toulouse, pourrait très bientôt en faire de même, encouragées par la loi de 2009 issue du Grenelle de l’environnement.
R.C (Avec AFP)
Photo de une : ©Mathieu Le Gall / Brest métropole