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Solaire sur toiture : la pression des prix pèse sur l’engagement du secteur

Publié le 06 février 2019

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En janvier dernier, 243 nouveaux lauréats ont été désignés pour le développement d’installations photovoltaïques sur bâtiment. Sur les 300 mégawatts prévus dans l’appel d’offres, seuls 155 MW ont été attribués, rapporte la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui note également une hausse des prix moyens proposés par les lauréats. Au vu des résultats, peut-on parler d’un désengagement des acteurs de la filière ? Précisions.
Solaire sur toiture : la pression des prix pèse sur l’engagement du secteur - Batiweb
Le dernier appel d’offres pour la construction de centrales solaires sur toiture n’aura pas rencontré le succès attendu. Sur les 300 MW prévus, seuls 115 MW ont été attribués, répartis entre 243 projets. Et pour la première fois, selon la CRE, les prix moyens sont supérieurs à ceux de la précédente enchère réalisée au trimestre dernier.

Un résultat qui peut paraître paradoxal alors que le coût du solaire ne cesse de diminuer ces dernières années, tiré par la concurrence et la baisse des prix des panneaux solaires essentiellement chinois.

Des acteurs qui se désengagent

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a précisé que pour chaque famille, le prix moyen proposé par les lauréats est de 77 €/MWh pour les installations de plus grande puissance, entre 500 kWc et 8 MWc (+ 7%); et de 91 €/MWh pour les installations de puissance comprise entre 100 et 500 kWc (+ 10%). Selon Daniel Bour, président du syndicat Enerplan et Marion Lettry, du Syndicat des énergies renouvelables, ce rebond des prix devrait attirer les candidats aux prochains appels d’offres.

En effet, la baisse excessive des prix lors des enchères précédents avaient découragé de nombreux développeurs à concourir, craignant pour leur rentabilité. « Il y a eu un désengagement de beaucoup d’acteurs du segment des toitures du fait de cette pression sur les prix », pour privilégier par exemple les centrales au sol, explique M. Bour à l’AFP.

De son côté, Mme Lettry explique la moindre participation à l'appel d'offres par « un épuisement progressif des projets les plus faciles à développer et donc moins cher ».

La hausse des prix est ainsi une « bonne nouvelle pour le marché car il faut que les acteurs retrouvent un peu de marges », avance Damien Ricordeau, dirigeant de la société de conseil de financement Finergreen, qui y voit également la fin d’une « course à l’échalote » de certains développeurs pour gagner des projets à tout prix.

La CRE ne partage pas l’enthousiasme des professionnels du secteur et juge la situation « préoccupante ». Cela « soulève une interrogation quant à la capacité de la filière à s’adapter au rythme de développement imposé par l'appel d'offres et/ou aux freins éventuels qui affecteraient le développement des projets ».

Elle propose, si cette situation persiste, de réduire les volumes des appels d'offres ou leur fréquence, ou encore de baisser les prix plafonds pour éviter les effets d'aubaine en cas de candidatures insuffisantes.

R.C (Avec AFP)

Photo de une : ©Adobe Stock

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