Report de la PPE : des élus réclament une place plus importante pour le biogaz
La présentation du projet de loi sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour les dix à venir a été reportée. Après les critiques d’associations environnementales, puis l’avis négatif du Cese rendu le 20 février, c’était au tour de députés de décrier le manque d’ambitions du projet de loi sur la PPE. Une centaine d’élus de tous bords politiques ont en effet envoyé ce week-end une lettre adressée au Premier ministre pour réclamer plus d’ambitions dans les énergies renouvelables, et en particulier dans le biogaz.
Le Gouvernement a donc pris la décision de reporter la présentation du projet de loi sur la PPE qui devait avoir lieu ce lundi 11 mars : « Le président de la République, en accord avec le Premier ministre et le ministre d'Etat François de Rugy, a souhaité renforcer l'ambition du texte en matière d'efficacité énergétique et de baisse des émissions de gaz à effet de serre », expliquait ce dimanche l'Elysée pour justifier ce report.
Suite aux nombreuses critiques, certains objectifs ont déjà en partie été revus à la hausse. Celui concernant la baisse de la consommation d'énergie, que le gouvernement voulait réduire de 17% par rapport à 2012, et non plus de 20%, ne sera ainsi finalement pas raboté. Quant à la neutralité carbone en 2050, qui visait à diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre, elle « sera renforcé[e] », d’après l'Elysée. Selon le député Matthieu Orphelin, le nouvel objectif serait désormais de les diviser par 6.
Les modifications prévues devront être soumises à un nouvel avis du Conseil d’Etat et à une consultation du public, mais cela ne « ne devrait retarder ni le calendrier parlementaire ni l'approbation de la PPE », a rassuré l’Elysée. Le texte doit toujours être présenté au Parlement en juin.
La question du biogaz
En plus des députés, Patrick Corbin, président de l’Association française du gaz (AFG), a déploré un « projet de PPE bien peu ambitieux pour la filière gaz ». « Nous sommes particulièrement inquiets d'une PPE qui ne prend pas en compte les atouts du gaz pour assurer le succès d'une transition énergétique que nous appelons de nos vœux », a-t-il déclaré lors de la convention de l’AFG.
Le développement des énergies renouvelables, et notamment du bio-méthane, doit s'accompagner d'une « optimisation du coût », a estimé une responsable du ministère de la Transition écologique ce mardi 12 mars.
« La PPE est un équilibre entre les préoccupations de développement de ces énergies renouvelables, et en particulier de celles qui ont les externalités les plus positives, mais aussi d'optimisation du coût de développement de ces renouvelables », a souligné Virginie Schwarz, directrice de l'Energie au ministère de la Transition énergétique et solidaire, également présente à la convention de l’AFG.
Cette dernière a aussi évoqué « une préoccupation qui a clairement été exprimée par nos concitoyens dans les derniers mois, qui est celle de maîtriser à la fois les coûts de la transition énergétique et leur impact sur les prix de l'énergie ». « On va pouvoir, pendant cette période de consultation, continuer à en discuter pour trouver le meilleur équilibre possible », a-t-elle conclu.
C.L (avecAFP)
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