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Renodays : K.Line dévoile ses attentes et sa vision de la rénovation énergétique

Publié le 30 juin 2023

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La première édition du salon Renodays approche. Pour l’occasion, plus de 130 exposants ont rendez-vous Porte de Versailles pour échanger sur la rénovation globale et performante des logements. Parmi eux, l’industriel de la menuiserie aluminium K.Line, et son directeur marketing Didier Viaud, qui nous en dit plus sur l’entreprise et sa vision de la rénovation énergétique.
Renodays : K.Line dévoile ses attentes et sa vision de la rénovation énergétique - Batiweb

Pourquoi avoir décidé de participer aux Renodays ?

 

Didier Viaud : Le salon a attiré notre attention car il est axé autour de la rénovation et la performance des logements. Et c’est un sujet phare de notre époque, nous sommes en plein dedans. La rénovation et l’aspect environnemental sont en train de prendre une place considérable. En qualité de premier acteur de la menuiserie, K.Line a un véritable rôle à jouer, aussi bien dans le bien-être des occupants que dans les économies d’énergies que l’on peut faire à travers une bonne isolation. L’aspect RSE a également pesé sur notre envie de participer à ce salon.

Quel est l’impact du changement de la menuiserie dans le cadre de travaux de rénovation énergétique ?

 

Didier Viaud : Une étude de l’ADEME stipule qu’entre 15 et 20 % des déperditions thermiques passent par les fenêtres. La menuiserie a donc un rôle important à jouer. Au-delà de l’isolation thermique, qui réduit inévitablement la consommation d’énergie, il y a également les apports solaires en hiver.

Une fenêtre génère 3 kWh par mètre carré, ce qui signifie qu’en cas d’exposition favorable, elle amène de la chaleur au cours des saisons froides. On minore donc la consommation d’énergie. Les fenêtres peuvent aussi apporter du bien-être au niveau de la pollution acoustique. Elles permettent également d’avoir un éclairage naturel et de ventiler le logement. En termes de santé, la qualité de l’air intérieur (QAI) est très importante, d’où l’intérêt d’une aération naturelle. Il y a également le night cooling, c'est-à-dire la possibilité de ventiler la nuit et de pouvoir bénéficier d’une température agréable par rapport à celle de la journée, pendant les épisodes caniculaires par exemple. C’est tout cela qu’offre la fenêtre dans une maison.

Quelles sont vos innovations pour le confort d’été ?

 

Didier Viaud : Dans le cas de chaleur importante, on veut vraiment pouvoir garantir le night cooling. Le simple courant d’air de nuit fait baisser significativement la température. On avait déjà réalisé des calculs sur cet aspect en 2013 avec la RT2012. Mais la nouveauté aujourd’hui c’est l’intelligence que nous avons octroyée à nos fenêtres. Le produit est équipé d’une petite box qui permet de le piloter à distance et même de le programmer. On peut par exemple paramétrer la fenêtre de telle sorte qu’en fonction de l’ensoleillement, elle s’ouvre ou se ferme toute seule de façon à laisser entrer ou non le soleil. Nous avons surtout voulu apporter de l’intelligence à nos produits.

Que pensez-vous des aides apportées par l’État pour les rénovations de fenêtres ?

 

Didier Viaud : Avec MaPrimeRénov’ notamment, la fenêtre est mal considérée, et je pense que ce sont des choses qui doivent changer. L’aide pour les fenêtres est anecdotique.

Et pourtant, faire de l’occultation et pouvoir se préserver de la chaleur est une nécessité, indépendamment de savoir si oui ou non ce sera subventionné. On ne peut pas ne pas le faire. Dans la nouvelle réglementation, on minimise l’utilisation de la climatisation, à juste titre car c’est consommateur d’énergie, on essaie de réduire notre empreinte énergétique… Il faut que l’on essaie de revenir sur des solutions de bon sens, des concepts bien pensés. Un concept bien pensé c’est une bonne fenêtre, associée à une bonne occultation et de l’intelligence. Ces moyens peuvent être relativement simples à mettre en place, plus respectueux de l’environnement et moins onéreux qu’une addition de climatiseurs dans les bâtiments.

Que comptez-vous présenter concrètement aux Renodays ?

 

Didier Viaud : Au-delà d’une solution, c’est plutôt une réflexion globale que nous allons présenter aux Renodays. Le produit est important bien sûr, mais il n’est pas le seul à l’être. Les questions sont de savoir ce que l’on doit mettre en œuvre pour que le produit soit le plus décarboné possible, comment mieux travailler avec les circuits courts... C’est toute cette réflexion que nous allons présenter aux Renodays. Nous donnons d’ailleurs une masterclass sur le sujet les deux jours que compte le salon.

Selon vous, les objectifs du gouvernement sur la neutralité carbone de la France pour 2050 sont-ils réalisables ?

 

Didier Viaud : C’est malheureusement une question de ressources. Quels sont les moyens mis en place ? Pour les passoires thermiques notées F et G, ce ne sont pas souvent les ménages les plus aisés qui y vivent. Si on leur demande de rénover leur logement, je pense qu’ils en ont la volonté mais économiquement est-ce réaliste ? Tout cela dépendra de  l’accompagnement et des moyens mis en œuvre par le gouvernement. De toute façon nous n’avons pas le choix, il faut absolument rénover le parc immobilier si on veut pouvoir atteindre l’objectif de 2050. Il me semble que pour l’atteindre, il faudrait pratiquement un million de rénovations chaque année. La volonté politique est affichée, mais tout dépendra de ce que l’on met derrière.

Outre l’aspect financier, quels sont selon vous les freins à la rénovation énergétique ?

 

Didier Viaud : Il y a un gros déficit de formation et de main d’œuvre qualifiée, voire de main d’œuvre tout court. Beaucoup d’entreprises sont arrivées du jour au lendemain, sans formation aucune, mais en voyant que dans certains corps de métiers il y avait gros à gagner. Des commerciaux ou des gestionnaires par exemple, donc tout à fait autre chose que la rénovation. Et à un moment cela se ressent logiquement, il y a une non maîtrise du geste. Pour ce qui est de la formation, chez K.Line on forme chaque année pas moins d’un millier de stagiaires. On a plusieurs centres de formations et cet accompagnement est indispensable pour l’avenir. Emmanuel Macron s’alarmait également d’un manque d’entreprise certifiée RGE. Il y a encore beaucoup d’efforts à fournir pour s’assurer du bon rythme de la rénovation énergétique.

 

Propos recueillis par Jérémy Leduc

Photo de Une : AdobeStock

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