ConnexionS'abonner
Fermer

« La RE2020 accorde une part au confort d'été » (Tellier Brise-Soleil)

Publié le 25 juillet 2024

Partager : 

Alors que le confort d’été s’inscrit dans les normes de construction, quelle place accorder au brise-soleil ? Quelle est l’adaptabilité de cette solution ? Dans quels marchés s’applique-t-elle le mieux ? Réponses avec Fabien Guillot, responsable Prescription de Tellier Brise-Soleil.
« La RE2020 accorde une part au confort d'été » (Tellier Brise-Soleil) - Batiweb

Pouvez-vous rappeler les solutions que propose Tellier Brise-Soleil

 

Fabien Guillot : Historiquement, Tellier Brise-Soleil est fabricant de solutions d'ombrage architectural, donc plutôt sur des solutions fixes ou mobiles

Dans le fixe, l'intérêt, c'est qu'il n'y a pas d'automatisation. Il remplit son rôle sans intervention ni pilotage. Et on arrive à avoir des performances aussi très intéressantes avec des solutions fixes, du moment que c’est réfléchi et conçu en amont.

Donc les solutions mobiles ne représentent pas forcément une grosse part de marché pour nous. Je pense que si on compare le fixe et le mobile, on doit faire au moins 75 % de fixe et 25 % de mobile.

Aussi, cela fait deux ans qu’on est installé sur le marché français de stores extérieurs relevables. Par contre sur ces produits-là, on n'est pas fabricant, juste fournisseur ou vendeur.


Comment la RE2020 a pu impacter le développement du brise-soleil en tant que solution de confort d’été

 

Fabien Guillot : La RE2020 accorde une part au confort d'été. C'est un point assez important. Ces dernières années, on a vécu des périodes estivales assez spectaculaires avec des hautes températures. Cela a forcément un impact sur le confort à l'intérieur des bâtiments. 

Depuis peu, on essaie de travailler en amont auprès des architectes et économistes, mais également de sensibiliser les gens, sur le fait qu'il va être important de protéger les bâtiments des apports solaires extérieurs. Pour le confort des utilisateurs, évidemment, et surtout pour trouver des solutions limitant au maximum les consommations d'électricité, liées à la climatisation, ayant un impact assez important sur le dérèglement climatique.

Y a-t-il une seule solution de brise-soleil idéale pour le confort d’été ? 

 

Fabien Guillot : Je pense vraiment que c'est du cas par cas. Il n'y a pas de solution qui réponde à toutes les problématiques. Notre bureau d'études interne travaille vraiment sur l'implantation du projet, sur la forme du bâtiment, sur les effets masque, sur l'environnement. En fonction de la position de la façade, de l'environnement, on va préconiser une solution qui est pour nous la plus adaptée.

Comme exemple, le cas le plus courant qu'on rencontre, c'est la façade exposée plein sud. On va avoir un soleil très haut et très chaud en été. Quand le soleil est haut et chaud, on va protéger les rayons directs du soleil, éviter que le soleil frappe directement sur les menuiseries et vienne apporter de la chaleur à l'intérieur du bâtiment. On peut donc dire que pour protéger une baie ou une casquette, le brise-soleil en pose horizontale va fonctionner sur le même principe que la visière de la casquette. En contrepartie, en hiver, les rayons vont passer sous la visière de la casquette et on va pouvoir profiter des apports du soleil en hiver.

Quand on arrive sur des expositions est ou ouest, là, cela se complique un peu puisqu'on est sur des soleils rasants proches de l'horizon, que ce soit en été ou en hiver. Du coup, les solutions orientables vont avoir un intérêt. D'autant plus si elles sont pilotées intelligemment avec des centrales de pilotage.


Comment Tellier Brise-Soleil se positionne d’ailleurs vis-à-vis de l’automatisation ? Avec quels partenaires travaillez-vous ? 

 

Fabien Guillot : Nous travaillons principalement avec du Somfy parce que leurs systèmes sont les plus répandus sur le marché du bâtiment en France.

L’entreprise Tellier Brise-Soleil a été rachetée par le groupe Adexi, qui regroupe trois entités : Tellier Brise-Soleil, Bluetek et Souchier-Boullet. Si on est vraiment spécialisé dans tout ce qui concerne l'ombrage, on profite des compétences des deux autres entités du groupe. Bluetek se concentre davantage sur le désenfumage, mais aussi sur la ventilation naturelle et sur les appareils électriques, dont le pilotage. Souchier-Boullet est aussi sur le désenfumage, mais avec des solutions un peu plus spécifiques.

Avec les connaissances des deux autres entités, aujourd'hui, on a beaucoup travaillé pour pouvoir proposer une solution complète avec un pilotage intelligent. On a fait des simulations sur notre laboratoire, près de Tours et essayé de sortir un programme qui permet de piloter les brise-soleil de façon intelligente, en fonction de la courbure du soleil, des fichiers météo, etc. 

Adressez-vous plus vos solutions au marché du logement ou du tertiaire ? 

 

Fabien Guillot : En prescription, plutôt en phase avant projet, je vais travailler principalement sur des projets de bâtiments publics : santé, enseignement… Ils représentent 75 % des projets sur lesquels je travaille. En ce qui concerne le privé, pour le moment, ce sont pour le moment des solutions qui ont quand même un coût non-négligeable.

Or sur le public, le pilotage par l'utilisateur n'est pas forcément toujours très judicieux. Donc si on veut voir un impact réel sur la consommation générale du bâtiment, l'automatisation est quasiment indispensable.

Projet de rénovation du lycée des Marcs d'Or à Dijon, pensé par l'Agence Chaudonneret & Danon Architectes et fourni par Tellier Brise-Soleil - Crédits photos : Tellier Brise-Soleil
Projet de rénovation du lycée des Marcs d'Or à Dijon, pensé par l'Agence Chaudonneret & Danon Architectes et fourni par Tellier Brise-Soleil - Crédits photos : Tellier Brise-Soleil

Est-ce que le brise-soleil s’applique-t-il plus facilement en construction ou en rénovation ?

 

Fabien Guillot : Plus cela va être anticipé, plus cela va être facile à mettre en oeuvre. Même si ces dernières années, on a beaucoup travaillé sur la rénovation de lycées, d'écoles, de collèges ou autres.

Notre force pour travailler en rénovation, justement, c'est d'avoir en interne un bureau d’études, avec huit techniciens. On adapte vraiment tous nos accessoires de fixation, on les dimensionne, on les calcule, on les dessine, on les fabrique en interne, afin de proposer des systèmes sur-mesure.

Projet de rénovation de l'école Kléber à Faches-Thumesnil pensé par l'Atelier Charles Renard et fourni par Tellier Brise-Soleil - Crédits photos : Atelier Charles Renard - Architecte ROUBAIX (59)
Projet de rénovation de l'école Kléber à Faches-Thumesnil pensé par l'Atelier Charles Renard et fourni par Tellier Brise-Soleil - Crédits photos : Atelier Charles Renard - Architecte ROUBAIX (59)

Ce qui facilite le travail des installateurs ? 

 

Fabien Guillot : Chaque projet est traité en direct avec l'entreprise qui réalise la pose sur le chantier. On se met bien en corrélation avec l'entreprise, avec le poseur et on adapte nos accessoires selon ses besoins et les besoins du chantier. On réalise énormément de choses chez nous en interne au niveau de la conception, du dimensionnement, des reprises de charges et calculs d'efforts sur tous nos accessoires.

On fait de l'accompagnement sur le chantier. Dès le démarrage, on fournit tout l'ensemble des plans de production et on reste en relation téléphonique avec le client, du début jusqu’à la livraison du chantier.

De prochaines innovations sont-elles envisagées chez Tellier Brise-Soleil ? 

 

Fabien Guillot : Nous travaillons beaucoup sur les nouveaux matériaux. Aujourd'hui, on fait principalement du brise-soleil en aluminium.  On sait que l'aluminium n'a pas forcément une belle image au niveau de l'empreinte carbone. Ce n'est pas toujours vrai, car nos FDES affichent des résultats intéressants, mais on essaie encore de s'améliorer avec des matériaux biosourcés

Il y a deux ans, on a lancé un partenariat avec une entreprise qui s'appelle NeoLife et fabrique des lames en bois composite, à partir de déchets de scierie, ce qui donne des produits complètement recyclables. On a réalisé pas mal de projets maintenant avec ces produits-là.

On veut proposer, cette année - je ne sais pas si ce sera le cas, mais je pense début de l'année prochaine - des solutions avec des lames en bois.  D’autres projets en R&D visent à intégrer des panneaux solaires sur les lames de brise-soleil par exemple. On a travaillé sur la réflexion aussi des rayons de soleil avec des lames en verre, notamment.

Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : Tellier Brise-Soleil

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.