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Quel avenir pour l'éolien offshore en France ?

Publié le 01 décembre 2014

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Alors que se tiennent en ce moment à Saint-Nazaire les 10ème « Assises de l'économie de la Mer et du Littoral », rendez-vous des acteurs privés et institutionnels pour débattre de l'économie des filières de la mer, le SER organisait à Paris une conférence sur les enjeux actuels et à venir de l'éolien offshore et sa place dans la réussite de la transition énergétique avec de nombreux acteurs du secteur.
Quel avenir pour l'éolien offshore en France ? - Batiweb

Les premiers parcs d'éoliennes offshore ne devraient pas voir le jour avant 2019 mais face aux multiples critiques dont fait l'objet la filière, notamment en matière de compétitivité, le SER, Areva, Alstom, EDF EN, GDF Suez et Siemens se sont réunis ce lundi matin pour la défendre.

« On reproche souvent à l'éolien offshore d'être trop cher mais nous sommes dans une courbe d'apprentissage, les prix diminueront », assure Jean-Louis Bal, président du SER. D'autant que les enjeux en termes de développement industriel, d'emploi, d'effets sur la la balance commerciale et d'enjeux à l'export sont considérables ».

Le gouvernement français a fixé pour objectif la mise en service de 6 gigawatts d'éolien offshore en 2020, « qui ne seront pas réalisés avant que la dynamique soit lancée » reconnaît Jean-Louis Bal, tout en misant sur le potentiel français.

Les atouts de la France

En revanche, « l'objectif de 15 000 MW installés en 2030 est réalisable », selon Jean-Baptiste Séjourné, président de la commission éolienne du SER et directeur délégué de GDF Suez Energie France, car «la France est le deuxième potentiel de développement de l'éolien offshore en Europe, de part sa géographie, avec ses 11 millions de km2 d'espace maritime et plusieurs milliers de kilomètres de côtes réparties sur quatre façades ».

L'industriel a notamment cité d'autres atouts de la France : un réseau de transport électrique maillé proche des zones de consommation, une myriades d'entreprises impliquées et des territoires qui se mobilisent pour que les projets se développent sur leur sol. «Les autres régions qui ne sont pas concernées par les projets montrent aussi un intérêt pour ses projets en se portant candidates », ajoute-t-il en citant le Languedoc-Roussillon, le Poitou-Charentes, l'Aquitaine ou encore Paca. Sans oublier les infrastructures portuaires françaises, capables d'accueillir les usines.

Ce mardi, l'industriel Alstom inaugure notamment deux usines à Saint-Nazaire, en présence du Premier ministre Manuel Valls. Ces usines seront dédiées à l'assemblage de nacelles et aux générateurs d'éoliennes offshore lancées par Alstom, sur le site industriel de Montoir-de-Bretagne. « Nous sommes encore dans une phase d'industrialisation et d'apprentissage, notamment sur la question de la logistique et de la maintenance, reconnaît Denis Cochet, président d'Alstom France. Avec cette implantation, nous allons déjà créer 1 000 emplois directs et 5 000 indirects ». 

Objectif : réduire les coûts

Mais le grand défi de la filière de l'éolien offshore reste la maîtrise des coûts pour une meilleure compétitivité. Actuellement, la technologie avoisine les 200 euros/MWh ce qui ne la rend pas du tout compétitive face aux autres sources d'énergie. Mais le SER assure pouvoir réduire ce coût à 100-120 euros/MWh.

« La répartition des coûts pour les principaux composants sur une ferme se décomposent comme suit : la turbine, 40 % ; les fondations 30 à 40 %, la sous-station 15 %, 5 % pour les câbles et un raccordement entre 10 et 15 % qui est compté dans les appels d'offres. Nous pourrions réduire potentiellement de 30 % nos coûts sur l'ensemble de la chaîne en optimisant les structures », détaille Philippe Kavafyan, président du pôle éolien offshore du SER.

« Nous pourrions réaliser des économies également sur le coût de la turbine et des fondations, sur l'installation de l'éolienne et sur son démarrage », cite pour sa part Louis-François Durret, directeur du Business Group Energies Renouvelables au sein d'Areva.

Pour Jean-Baptiste Séjourné, ce sont les coûts d'investissements (CAPEX) qui pourraient être réduits de 20 à 30 % avec l'industrialisation de toute la chaîne de fabrication, les améliorations technologiques (turbines plus puissantes, fondations optimisées, augmentation de la taille des rotors, ndlr.) et la diminution du coût d'installation. Les coûts d'exploitations (OPEX) pourraient également diminuer de 20 à 30 % suite aux premiers retours d'expériences.

Simplification administrative

Mais la filière pense pouvoir faire encore mieux grâce à « la simplification des procédures administrative et l'encadrement des recours contentieux ». Le SER propose dès lors la création d'un régime d'autorisation unique, valable sur le Domaine Public Maritime et en Zone Economique Exclusive, pour les projets d'installation de production et leur raccordement, ainsi que la réduction des délais de recours pour l'aligner sur le droit commun (deux mois suite à la publication de la décision d'autorisation). enfin, le syndicat souhaite conférer une compétence en premier et dernier ressort au Conseil d'Etat pour les recours contentieux.

Malgré tout, « les 15 000 MWH ne seront pas suffisants pour pérenniser la filière de l'éolien offshore d'où une volonté de se développer à l'export», selon Filippo Cimitan, responsable de l'éolien On-shore au sein de Siemens France.

« Certains pays européens sont plus en avance que nous, mais les jeux ne sont pas faits. Grâce au soutien des pouvoirs publics et des premiers appels d'offres, c'est un premier pas pour faire émerger une industrie d'avenir au niveau mondial, » avance Antoine Cahuzac, directeur général d'EDF Energies nouvelles.

La filière souhaite voir la mise en place d'une procédure d'appel d'offres adaptée, pour permettre notamment une concurrence accrue, avec une meilleure caractérisation des zones en amont par la réalisation d'études préalables et le recours au dialogue compétitif.

Dans les prochains mois, l'Etat lancera un troisième appel d'offres pour l'installation de plusieurs centaines de mégawatts au large des côtes françaises. Plusieurs zones ont d'ores et déjà été identifiées et les concertations s'ouvriront ce mois-ci pour s'achever au 30 avril 2015.

Claire Thibault
© norman blue (Fotolia)

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