Massification des rénovations énergétiques : « le biosourcé n’est pas l’unique solution »
Alors qu’il existe 4,8 millions de passoires thermiques en France et que la rénovation énergétique est érigée en priorité, notamment par le GIEC, le groupe d’expert du climat de l’ONU, pour faire face à l’urgence climatique, les acteurs du secteur de la réhabilitation sont de plus en plus sollicités.
C’est le cas par exemple de Myral, leader en France en matière d'isolation thermique par l'extérieur (ITE) et de rénovation de façades, qui a su orienter ses choix de solutions pour la rénovation de bâtiment. Choix des bons matériaux aux bons endroits, hiérarchisation des actions, prise en compte de l’impact globale d’une rénovation… De nombreuses solutions existent pour une massification de la rénovation énergétique globale et performante.
La mise en place d’un plan d’actions
Pour cela, Myral a décidé d’analyser l’impact carbone de son activité. Ainsi, sur les 59,8kg de CO2 par m2 produits par l’entreprise, 30,9 8kg de CO2 par m2 proviennent de la fabrication des matières premières de leurs produits de revêtement de façade, telles que l’aluminium, la mousse isolante ou encore les rives PVC.
« Il est toujours plus simple de racheter du neuf plutôt que de se creuser la tête pour trouver des solutions qui vont diminuer l’impact carbone, sachant qu’aujourd’hui cela coûte toujours plus cher de penser des produits bas carbones issus de réemploi que d’en racheter des neufs », précise Julien Bagnard, responsable de développement chez Myral.
Face à ce constat, l’entreprise Myral a établi un plan d’actions, visant à réduire son impact carbone et à favoriser le réemploi et le recyclage des matériaux utilisés. Elle a par exemple choisi d’utiliser un aluminium à 75% d’origine recyclée post-consommateur, issu de cannettes en aluminium, et fabriqué en grande partie à partir d’énergies renouvelables, ce qui réduit drastiquement son impact carbone.
Après avoir réfléchi à des solutions et en proposant un plan d’actions concret, Myral arrive à une réduction d’impact à l’échelle du système entier, de l’ordre de 63%. L’objectif de l'entreprise dans les deux ans à venir est donc de réduire de deux-tiers l’impact environnemental de son système, puis de prôner au maximum l’utilisation d’isolants réemployés ou biosourcés.
Cependant, il n’est pas aussi simple d’imaginer une massification des rénovations énergétiques. « Avoir le produit qui aille bien sur le sismique, sur le feu, sur le vent, qui soit rapide à mettre en œuvre, qui reste attractif et compétitif d’un point de vue économique est plutôt difficile. Le biosourcé n’est donc pas l’unique solution à partir du moment où il ne peut pas être massifiable », explique Julien Bagnard.
Robin Schmidt
Photo de une : Adobe Stock