Les énergies renouvelables deviennent rentables pour les finances publiques
Si la part des énergies renouvelables dans le total de l’énergie consommée est en constante augmentation ces dernières années, le rythme de croissance n’est pas assez rapide selon un récent bilan du Syndicat des Énergies Renouvelables (SER), qui évoquait une hausse de 9,3 % pour les EnR en 2021, mais encore loin de l’objectif des 33 % d’ici 2030.
Le 12 juillet dernier, le gouvernement faisait part d’un projet de loi consacré d’une part à l’éolien et au solaire, et d’autre part au biométhane. L’objectif affiché : trouver des énergies alternatives pour s’émanciper du gaz russe, dont les prix flambent depuis le début de la guerre en Ukraine.
Dans le cadre de ce projet de loi, des paquets de mesures prévoient notamment de simplifier les procédures et raccourcir les délais pour les projets éoliens et solaires, dans un contexte où le nombre d’installations solaires devrait baisser en 2022, selon les dernières estimations du syndicat Enerplan. Des installations notamment freinées par l’inflation, rendant certains projets non rentables.
Les EnR rentables pour la première fois
Toutefois, pour l’État, les renouvelables représentent une manne de plus en plus intéressante dans le contexte de hausse des prix des autres énergies.
La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a indiqué ce lundi que les énergies renouvelables seraient pour la première fois rentables pour les finances publiques.
« Les charges liées au soutien aux énergies renouvelables en France métropolitaine continentale sont en baisse du fait du niveau exceptionnellement élevé des prix de gros de l'électricité et du gaz. En particulier, les prix de gros de l'électricité sont devenus en moyenne supérieurs aux tarifs garantis par l'État dans les contrats de soutien aux énergies renouvelables électriques. Ainsi, ce qui constituait les années précédentes des charges pour le budget de l'État représente pour la première fois une recette pour les finances publiques », précise la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE).
Le gendarme de l’énergie estime à -11,1 milliards d'euros pour 2023 le montant des charges à compenser par l'État envers les opérateurs, en baisse de 18,7 milliards d'euros par rapport à l'évaluation réalisée pour l’année 2022, qui s'élevait à 7,6 milliards. De fait, la recette liée aux énergies renouvelables serait de 8,6 milliards d'euros pour 2022-2023.
Dans le détail, la filière éolienne terrestre contribuerait majoritairement à cette recette, à hauteur de 7,6 milliards d’euros. Le photovoltaïque et l’hydraulique restant plus marginales, pesant respectivement 0,9 et 0,8 milliard d’euros.
Claire Lemonnier (avec AFP)
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