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Le siège de Bouygues Construction, laboratoire et vitrine des savoir-faire

Publié le 09 octobre 2014

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Après quatre ans de rénovation, le nouveau « Challenger » a été livré fin septembre. Désormais à énergie positive, le bâtiment construit en 1988 à Guyancourt dans les Yvelines, par l'architecte Kevin Roche, a vocation à devenir la «vitrine des savoir-faire» du groupe en matière de rénovation durable. Ses responsables l'ont présenté en ces termes, mardi, alors que se tenait justement sur place le premier Campus Innovation.
Le siège de Bouygues Construction, laboratoire et vitrine des savoir-faire - Batiweb
Au cœur d'un parc de trente hectares, près des jardins du château de Versailles, Challenger abrite quelques 3 400 salariés. Après quatre ans de travaux, le siège social de Bouygues Construction, construit en 1988 par l'architecte américain Kevin Roche, produit désormais plus d'énergie qu'il n'en consomme et intègre des innovations issues de la recherche et développement de la filiale de Bouygues.

Livré fin septembre, il a vocation à devenir, en France et surtout à l'international, une démonstration des savoir-faire du Groupe, ont annoncé mardi ses responsables alors que se tenait justement sur place le premier Campus Innovation organisé par Bouygues Construction. « Nous voulons faire du site une vitrine de la rénovation durable, afin de nous internationaliser », a expliqué le porte-parole Jean-Charles Bertrand, au cours d'une visite du site fraîchement rénové.

« L'immobilier existant, l'enjeu numéro un »

Avec l'objectif de diviser par dix la consommation d'énergie primaire, de 310 kwh/m2 par an à 31, le nouveau Challenger vise trois certifications environnementales, à savoir HQE Exceptionnel, Leed Platinum et Breeam Outstanding.

« Dans les bâtiments neufs, nous savons répondre à tous les enjeux de la construction durable (...) mais l'immobilier existant, plus complexe, est l'enjeu numéro un : on commence à trouver des solutions », a expliqué Philippe Van De Maele, directeur de l'innovation du groupe. 

En atteste, le site de 65 000 m2, jusque-là véritable passoire thermique avec ses 24 150 m2 de façades vitrées, et à présent doté d'une « double peau » en épais vitrages à l'isolation thermique optimisée.

Le recours aux ressources naturelles

Grâce à la géothermie, l'énergie du sol et celle de la nappe phréatique sont captées pour chauffer ou refroidir les bâtiments, tandis que quelque 25 000 m2 de panneaux solaires photovoltaïques produisent électricité et chaleur. Chaque panneau solaire est équipé d'un dispositif d'individualisation de son fonctionnement. Utilisé pour la première fois en France sur une installation d'une telle superficie, ce système comporte trois grands avantages.


Ainsi, lorsqu'un panneau est à l'ombre ou fait défaut, les autres panneaux de la chaîne photovoltaïque continuent de fonctionner normalement, pour apporter un gain de productivité estimé à 20% chaque année. Ensuite, la production d'une chaîne de panneaux peut être isolée pour permettre l'intervention en toute sécurité des techniciens d'entretien. Enfin, les chaînes photovoltaïques peuvent être composées d'un nombre flexible de panneaux, permettant ainsi d'échapper à l'architecture du site.

Dès lors, Challenger est capable de générer plus de 2 500 Mwh d’électricité par an, cette production étant principalement destinée à une utilisation locale, seuls les surplus étant revendus à EDF.

Réalisation d'une station de phyto-épuration

La rénovation comprend également un dispositif d'assainissement des eaux usées et pluviales, grâce à l'installation de « Jardins filtrants ». Ces zones humides recréent les conditions favorables à l'épuration naturelle des eaux et au développement de la biodiversité locale. Ainsi récupérées et retraitées, les eaux pluviales sont réutilisées pour alimenter les refroidisseurs adiabatiques, les sanitaires et les stations de lavage tandis que les eaux usées servent à l'arrosage des pelouses. In fine, la réduction de la consommation d'eau de ville et la nappe phréatique avoisine les 60%, soit une économie de 60 000 m3 d'eau par an.

Véritable « salle de contrôle » du nouveau Challenger, un cockpit a été conçu dans l'enceinte du site afin de mesurer en temps réel les consommations, les productions, les récupérations d'énergie et optimiser le confort des collaborateurs.

Audrey Le Guellec (avec AFP)
© A. LG – Batiweb.com

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