Le développement durable en copropriété : obligations ou opportunités ?
"Il va falloir faire comprendre aux sept millions de copropriétaires que pour se mettre aux normes de la réglementation thermique, il faudra faire des travaux dans les copropriétés pour mieux vivre demain, et ne pas devoir payer un deuxième loyer, c'est à dire les charges". Jean Chavot, président délégué fédéral de la Fnaim (Fédération nationale de l'immobilier) est conscient de la lourde tâche qui l'attend. Le développement durable en copropriété, qu'il soit vécu comme une contrainte ou une réelle opportunité - "un challenge national" - n'est jamais une mince affaire.
Que faire ? "On a des idées à la Fnaim, comme faire un carnet d'entretien énergétique, c'est à dire déterminer ce qui est consommé au niveau énergétique et faire un ratio de cette énergie au mètre carré de volume occupé par les occupants. Si celui-ci est de 200€/m2, il faut fixer des contraintes à 120€/m2 par exemple". Lui-même responsable de l'agence Arche Gestion à Lyon, Jean Chavot est persuadé que le développement durable en copropriété est "un problème collectif". En effet, avec une toiture mal isolée, l'appartement du dernier niveau est toujours froid, et c'est le bilan énergétique de tout l'immeuble qui en pâtit.
Le Grenelle 2 doit réaménager la loi en vigueur sur la copropriété. Dans sa nouvelle version, elle permettra de considérer qu'une fenêtre est collective seulement si le chauffage est collectif. Et donc d'autoriser la copropriété à forcer le propriétaire à changer ses fenêtres pour du double vitrage. "Là dessus nous ne sommes pas d'accord avec ce qui est proposé dans le Grenelle 2. Nous souhaitons que la règle vaille également dans le cas d'un chauffage individuel", conclue le Monsieur Copropriété de la Fnaim.
Laurent Perrin