Le Bâtiment, une profession « verdissante » en Île-de-France.
Protection de l'environnement, gestion des ressources... Les activités autour de l'économie verte se multiplient, créant de nombreux emplois notamment en Île-de-France où 880 600 personnes en dépendent.
« Cependant, parmi ces emplois, seule une faible part est effectivement dédiée à l’environnement. L’approche par secteurs surestime donc le nombre d’emplois de l’économie verte », précise le DRIEE dans une note réalisée en partenariat entre l’IAU îdF, et Défi métiers. Dans cette note, elle divise son approche en deux, les emplois « verts » d'un côté, les emplois « verdissants » de l'autre.
Les professions vertes sont masculines
Les professions « vertes » sont celles dont la finalité et les compétences sont avérées dans le domaine environnemental. Elles contribuent à mesurer, prévenir, limiter ou corriger les dommages sur l’environnement. En Île-de-France, 26 400 salariés exercent une profession « strictement » verte, soit dans l’économie verte, soit en dehors.
Comparées au niveau national, les professions vertes sont légèrement sous-représentées en Île-de-France, alors que 21 % des emplois y sont localisés, toutes professions confondues. Pour les professions vertes au sens strict, 19 % des emplois sont franciliens.
La proportion d’ouvriers parmi les professions vertes est relativement importante (40 %) par rapport à l’ensemble des professions (14 %). Ceci explique la surreprésentation masculine : 84 % des emplois sont occupés par des hommes, contre 51% dans l’ensemble des professions. Les femmes sont davantage représentées dans les métiers plus transversaux et mieux qualifiés: elles occupent en effet 38 % des postes d’ingénieurs et cadres techniques de l’environnement.
Les professions vertes recouvrent le plus souvent des métiers offrant une certaine stabilité de l’emploi. Elles se distinguent par une proportion élevée de temps pleins et de CDI.
Des professions verdissantes
A l'inverse, les professions dites « verdissantes » n'ont pas une finalité environnementale, mais intègrent de nouvelles « briques de compétences » pour prendre en compte la dimension environnementale dans leurs métiers respectifs.
Parmi les profils les plus représentés : les animateurs socioculturels, les ingénieurs BTP, les chercheurs et les ouvriers du bâtiment, avec des compétences environnementales à développer très diverses.
Les activités périphériques de l'économie verte dans le bâtiment concernent l'isolation, la couverture, l'étanchéité, architecte, fabrication de produits industriels plus efficients ; dans les transports, la construction d'infrastructures ferroviaires de tramway, de matériels ferroviaires roulant, entretien et réparation.
En effet, « les professions du bâtiment sont concernées par l’amélioration de la performance énergétique, notamment les techniques d’éco-construction. Lechef de chantier doit appréhender la coordination des différents corps de métiers pour garantir l’efficacité énergétique du bâti », explique la DRIEE.
Nécessaire adaptation des formations
La transition écologique est déjà à l’œuvre dans l’économie francilienne, portée par nombre d’acteurs, privés et publics, sur l’ensemble des secteurs verts.
«Pour répondre aux besoins de la transition écologique, un enjeu important réside dans l’adaptation des formations initiales et professionnelles et dans l’intégration des compétences environnementales pour l’ensemble des professions, vertes et verdissantes. Les programmes de formation doivent ainsi s’adapter pour y introduire les gestes techniques, connaissances et compétences rendus nécessaires par la transition écologique », souligne la DRIEE.
La dynamique de développement vers une économie verte devrait se poursuivre, portée par la diffusion progressive des innovations, par la réglementation sur les produits et procédés de fabrication, et appuyée par les politiques environnementales à l’œuvre à l’échelle régionale, conclut la note.