La Russie prête à couper le gaz à l'Ukraine
Gazprom, contrôlé par l'Etat russe, réclame à Kiev plus de deux milliards de dollars pour les livraisons gazières de novembre (805,8 millions) et de décembre (862,3 millions), plus des pénalités en raison des retards de paiements (450 millions). Gazprom a proposé de verser à l'Ukraine en avance les taxes de transit du gaz destiné à l'Europe et passant par son territoire pour qu'elle puisse rembourser la société russe, "mais pour l'instant rien n'a été signé", a expliqué le porte-parole.
80% des livraisons en Europe
Une source gouvernementale à Kiev a indiqué que l'Ukraine allait accepter cette proposition. La société des hydrocarbures de l'Etat ukrainien, Naftogaz a démenti cette information. Il a aussi indiqué que Kiev était prêt en cas de coupure, tout en disant espérer une solution de dernière minute. "Si l'on nous coupe le gaz, cela nous touchera peu car nous avons assez de (réserves de) gaz pour tenir jusqu'à la fin de" l'hiver, a-t-il déclaré, "mais nous nous préparons à achever les négociations avant la fin de l'année même s'il ne nous reste qu'une journée (mardi) et demain (mercredi)".
Les Européens surveillent attentivement ce dossier, car 80% des livraisons gazières qu'ils reçoivent de Russie transitent par l'Ukraine. Lors d'un précédent conflit, en janvier 2006, les exportations vers l'Europe avaient été perturbées et Moscou avait accusé Kiev de siphonner le gaz européen.
Laurent Perrin (source AFP)