Le conflit gazier Kiev-Moscou menace l'Europe
Le géant russe Gazprom réclame quelque deux milliards de dollars à l'Ukraine d'ici au 31 décembre faute de quoi il refusera de signer un nouveau contrat de livraison pour 2009. Il a aussi déjà averti les Européens des "risques", par ricochet, pour leur approvisionnement. L'essentiel du gaz russe livré à l'Europe passe par le territoire ukrainien, un transit que Gazprom paye.
"La partie russe, en signe de bonne volonté, a rédigé une proposition de remboursement de la dette (ukrainienne) reposant sur un pré-paiement du transit du gaz russe sur le territoire de l'Ukraine", explique le gouvernement russe. Mais "une solution n'a pas encore été trouvée en raison de la position non-constructive de la partie ukrainienne", a accusé M. Zoubkov, qui préside aussi le conseil de direction de Gazprom.
L'Europe rassure
L'Union européenne s'est, elle, voulue rassurante lundi, indiquant ne pas craindre de nouvelle interruption des livraisons gazières à l'Europe, à la différence de l'hiver 2005-2006 lors d'une précédente "guerre du gaz" russo-ukrainienne.
"On n'est pas dans la même situation qu'à l'hiver 2005, qui avait été très froid. Là, les réservoirs de gaz européens sont à 90% pleins, et le niveau des réservoirs ukrainiens est aussi très élevé", a réagi lundi un porte-parole de la Commission européenne, Ferran Tarradellas.
"On considère aussi rassurant que les deux parties (Russes et Ukrainiens) nous aient promis à maintes reprises qu'ils ne toucheraient pas aux livraisons européennes", a-t-il ajouté.
Laurent Perrin (source AFP)