La filière béton prévoit -25% d’émissions de CO2 en 2030
Ce mardi 12 octobre, la GCCA révélait sa feuille de route consacrée à la transition écologique des matériaux béton et ciment pour la décennie à venir.
L’organisation rassemble les principaux acteurs mondiaux du ciment et du béton, dont Holcim (ex-LafargeHolcim) en Suisse, le Cemex au Mexique et le CNBM en Chine, qui représentent en tout 80% de la production mondiale, hors-Chine. En 2020, les membres de la GCCA s'étaient engagés à respecter l’objectif neutralité carbone en 2050, comme le requiert par exemple la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LCETV) en France. Un projet qui tend vers l’accélération.
5 milliards d’émissions en moins d’ici 2030
Ainsi, d’ici 2030, les acteurs de la filière ciment et béton visent une production globale moins polluante, en allant vers une réduction de 25% supplémentaires de ses émissions de CO2. De quoi éviter cinq milliards de tonnes d’émissions sur la même décennie, soit « presque autant que 15 milliards de vols commerciaux entre Paris et New York », commente la GCCA dans un communiqué.
Les moyens pour atteindre ces ambitions énergétiques nombreux : décarbonation de l’électricité mobilisée (5 % des réductions), favoriser les puits de CO2 (6 %), trouver des substituts au clinker, notamment Portland (9 %), contrôler la performance de la production béton ou faire des économies dans la production du béton (11 %).
Mais les plus gros postes de réduction passent par l’efficacité énergétique dès la conception et la construction des bâtiments, comme la capture du CO2, qui représentent respectivement 1370 millions (36 %) et 840 millions de tonnes de CO2 (22 %). Un mal nécessaire, sachant que la production du ciment, essentiel à la fabrication du béton, représente 7 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Et ce pour 14 milliards de m3 de béton destiné à construire les routes, ponts et bâtiments.
« Nous avons maintenant besoin que les gouvernements (...) s'engagent en faveur du béton à faible émission carbone dans leurs constructions d'infrastructures et de logements », affirme Thomas Guillot, directeur général de la GCCA.
Virginie Kroun
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