« Habiter la France de demain » : définir les principaux enjeux
Il y a un an, la première édition d' « Habiter la France de demain » avait permis de retenir trois axes et 10 mesures en faveur d'une « nouvelle feuille de route de la ville de demain ». Parmi ces mesures : créer des quartiers à énergie positive et à faible impact carbone, lancer « 100 quartiers fertiles » pour installer une agriculture urbaine au sein des quartiers prioritaires, développer les « ateliers des territoires », ou encore favoriser l'exemplarité des projets conduits par l'Etat (recyclage, économie circulaire...).
Les 4 principaux enjeux de la ville de demain
Lors de la journée d'échanges du 9 février, les quatre défis (sobriété, résilience, inclusion, production) déterminés un an plus tôt ont été débattus et précisés.
Il en est ressorti que la sobriété consistait notamment à privilégier la rénovation plutôt que la construction, à favoriser l'éco-conception (circuits courts, matériaux biosourcés, réemploi...), de penser à plus grande échelle (de la ville ou du quartier, plutôt que d'un seul bâtiment), et de prendre en compte la biodiversité en limitant l'artificialisation des sols et en « re-naturant » la ville.
La notion de résilience nécessite quant à elle de prendre en compte les risques naturels (tremblements de terre, érosion, incendies), climatiques (canicules, tempêtes, inondations), et sanitaires, dans la conception de la ville et de ses bâtiments pour anticiper et s'adapter à ces phénomènes.
L'inclusion porte sur la création de logements abordables, l'importance de la mixité sociale, de disposer d'espaces partagés pour favoriser les rencontres entre les habitants de la ville, mais aussi sur l'accessibilité pour les personnes âgées ou en situation de handicap.
Enfin, la notion de « production » porte sur l'équilibre entre les activités économiques, sociales, éducatives et culturelles. La ville « productive » est créatrice d'emploi dans la ville et à ses abords (agriculture, circuits courts, logistique, commerces de proximité, artisanat, service à la personne, santé etc.) pour améliorer la qualité de vie de ses habitants.
Développer un référentiel définissant un « logement de qualité »
A l'occasion de ces échanges, Emmanuelle Wargon a noté que, depuis le premier confinement de mars dernier, les Français ont plus que jamais ressenti le besoin de vivre dans un logement spacieux, disposant d'un extérieur directement accessible, et situé à proximité des services et équipements.
Elle rappelle que la maison individuelle reste malheureusement souvent incompatible avec la lutte contre l'artificialisation des sols et avec la proximité des services, mais souhaite qu'une réflexion soit menée pour rendre les logements à la fois plus durables et plus agréables à vivre. Dans ce contexte, elle indique avoir confié à l'architecte François Leclercq et à Laurent Girometti, directeur d'Epamarne, le pilotage d'une task force pour proposer un nouveau référentiel définissant un logement de qualité. Ce dernier devrait ainsi être dévoilé d'ici l'été prochain.
Enfin, la ministre chargée du Logement a également annoncé la rédaction d'un manifeste explicitant « les fondamentaux de la ville de demain ». Les Français seront d'ailleurs consultés pour apporter leur vision à ce sujet.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock