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Eoliennes terrestres : « l'Etat va devoir consulter les Français » (CESE)

Publié le 24 mars 2022

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Face à l’urgence climatique à nouveau soulignée par le dernier rapport du GIEC et la nécessité d’accélérer la transition énergétique en renforçant les investissements dans les énergies renouvelables, et notamment les éoliennes terrestres, le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) a formulé, ce mercredi 23 mars, des propositions pour remédier à cette situation. Il préconise par exemple « un grand débat public national sur la stratégie française énergie climat », et d'accroître la mobilisation de tous les acteurs.
Eoliennes terrestres : « l'Etat va devoir consulter les Français » (CESE) - Batiweb

La politique énergétique française est au coeur de l'actualité, entre les débats de la présidentielle et la guerre en Ukraine accentuant la flambée des prix du gaz.

« S'il veut faire accepter les grandes infrastructures, notamment les éoliennes, l'Etat va devoir mieux planifier la transition énergétique et aussi consulter les Français », souligne un projet d’avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) présenté au vote ce mercredi. Saisie par le premier ministre Jean Castex en septembre dernier, l’instance a pour mission « d’apaiser le débat pour relancer la dynamique de la transition imposée par le réchauffement climatique ». 

Mieux se coordonner avec les territoires 

 

« La nécessité de la transition écologique semble aujourd’hui consensuelle mais la mise en œuvre des projets est lente et s’accompagne de contestations et d’exigences démocratiques », constate le projet d’avis, s’attachant particulièrement au cas des éoliennes terrestres, « source de l'essentiel des blocages ». Il note toutefois que « cela peut valoir pour l'offshore, les parcs solaires ou sites de méthanisation ».

Le CESE pointe notamment un manque de concertation avec le public sur les orientations majeurs de la transition énergétique et de lisibilité sur les évolutions du quotidien. « Aujourd’hui, la gouvernance de la transition énergétique ne prévoit pas de réelle coordination entre État, régions et intercommunalités et les projets se font sans vision d'ensemble, au gré d'initiatives des développeurs », constate t-il. 

Le texte exhorte l'Etat à mieux se coordonner avec les territoires, et « à planifier en territorialisant les objectifs énergétiques nationaux votés au parlement ». Il l’appelle entre autres à « amplifier son rôle de stratège au travers d’un programme national d'aménagement du territoire coordonné par le Premier ministre », et recommande également « d’équilibrer les solidarités entre territoires et développer filières et emploi, aujourd'hui en-deçà des promesses ».

Associer le public

 

« Et pour avancer, il faut associer le public », souligne le texte. « Les infrastructures énergétiques, très visibles, modifient l’équilibre d'un territoire et son paysage. Il est logique qu'une partie de la population résidente se sente lésée », note ce dernier. Et « si le nombre de personnes réellement anti ou pro reste en général, sur le plan local, limité, il existe une inquiétude diffuse chez une partie de la population », ajoute t-il. 

Selon le CESE « il y a un flou sur la compréhension des enjeux », et préconise donc « un grand débat public national sur la stratégie française énergie climat (SFEC) ». Et ce débat de société devra « présenter les évolutions possibles des modes de vie ».

Il explique également que les projets devraient être assortis d'un « contrat de service public » imposant qu'une part des investissements aille à un fonds dédié à la transition énergétique et aux services essentiels aux collectivités, comme le fait déjà le gestionnaire de réseau à haute tension, RTE, qui reverse 10%.

 

Marie Gérald (Avec l'AFP)

Photo de Une : © AdobeStock

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