Éolien en mer : la première étape de planification amorcée
L’éolien en mer ne cesse de faire des vagues, que ce soit sur fond d’entre-deux tours des présidentielles ou lors de l’examen du projet de loi sur les énergies renouvelables. Cela n’a pas empêché le gouvernement de lancer lundi 5 décembre, avec les acteurs de la mer, un processus de planification sur les façades maritimes françaises.
Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la Mer, a mis en place un Conseil national de la mer et des littoraux (CNML) composé de 52 membres, réunissant pêcheurs, transporteurs, énergéticiens, associations environnementales, élus, et autres acteurs concernés. Ceux-ci seront chargés de la planification, qui « devra s'articuler avec les démarches de développement portées par les collectivités, à la fois en termes industriels, d'infrastructures et d'emploi, et aura notamment vocation à aborder la question de la localisation des parcs éoliens en mer », développe le secrétariat d'État.
50 parcs éoliens en mer visés à horizon 2050
Des ateliers de concertation seront organisés début 2023 pour fixer les « orientations stratégiques partagées » entre les acteurs, en cohérence avec la feuille de route énergétique que doit établir la France pour l’an prochain. Une fois ces échanges et travaux aboutis courant 2023, la prochaine étape portera sur des « séquences plus juridiques, avec les débats publics » par façade, sous l'égide de la Commission nationale du débat public (CNDP), informe le cabinet de Hervé Berville. En découleront des documents stratégiques de façades, mentionnant modes opératoires et cartographies. Moins précis que les PLU, ils détailleront toutefois la localisation des zones adaptées à l’éolien en mer, par exemple.
Car le développement de l’éolien est au coeur du nouveau CNML. Et ce alors que les acteurs de l’éolien réclament une planifications des zones plutôt que des appels d'offres « par à-coups ». Une meilleure manière de déployer cette énergie, qui en est encore à ses balbutiements en France. Il s’agit pourtant d’un axe important du mix énergétique défendu durant les deux mandats d'Emmanuel Macron, encore plus face au réchauffement climatique et à la crise énergétique actuelle.
À en croire le gestionnaire du réseau haute tension (RTE), il faudrait, à horizon 2050, 22 à 62 gigawatts (GW) de capacité d’éolien en mer, selon le bouquet choisi. Le président Emmanuel Macron, de son côté, maintient le cap de 40 GW, soit environ 50 parcs. Le pari n’est pas encore gagné, car à ce jour, seuls sept parcs (3,6 GW au total) ont été attribués à des opérateurs, dont un premier face à Saint-Nazaire, récemment inauguré.
Une chose est sûre, si le gouvernement mise sur l’accélération de l’éolien, cela ne rattrape pas pour autant le retard de la France dans les énergies renouvelables.
Virginie Kroun
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