Déchets inertes : la filière minérale mobilisée
A l’approche de l’entrée en vigueur de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) et la responsabilité élargie du producteur (REP) du bâtiment, prévue janvier prochain, les syndicats professionnels des industries du minéral s’adaptent.
Béton prêt à l’emploi ou préfabriqué, granulat, ciment, pierre de construction, enrobés, tuiles ou briques : toutes ces industries sont impliquées par ces nouvelles réglementations. Leurs produits et matériaux sont les seuls, dans le bâtiment, à générer des déchets inertes en fin de vie.
C’est pour cette raison qu’un éco-organisme a été fondé par la Fédération de l’industrie du béton (FIB), Routes de France, du Syndicat français de l’industrie cimentière (SFIC), le Syndicat national du béton prêt à l’emploi (SNBPE), le syndicat des intérêts collectifs des entreprises d’extraction (SNROC) et Union nationale des producteurs de granulats (UNPG).
Objectif 90 % de déchets valorisés d’ici 2028
Baptisé Ecominero, l’éco-organisme représente 2 000 entreprises de l’industrie des produits de construction minéraux générant des déchets inertes. Ces dernières peuvent ainsi, de façon plus globale, « disposer d’une solution de proximité et de valorisation dans la gestion de ses déchets », résume le nouveau groupement dans un communiqué. Utiliser le bon produit au bon endroit, limiter les transports, privilégier les matériaux locaux… Tels sont les principes de la future REP du bâtiment qu’Ecominero tend à remplir sur tout le territoire national, y compris celui d’Outre-Mer.
Leur plan d’action commencera par un renforcement du maillage territorial de points de reprise des déchets inertes du secteur du bâtiment. Une traçabilité des déchets sera également assurée, des chantiers dont ils proviennent jusqu’à leur utilisation en seconde vie. Ecominero mettra également l’accent sur la sensibilisation aux bonnes pratiques de tri (construction, rénovation ou démolition), le support à l’écoconception des produits et matériaux, tout comme le soutien des collectivités locales au ramassage et traitement des déchets abandonnés.
L’éco-organisme vérifiera d’ailleurs que ses prestataires auront les assurances et autorisations nécessaires pour la collecte et le traitement des déchets inertes. Un contrôle rigoureux qui poursuit la démarche d'économie circulaire de la filière, engagée depuis plus de 25 ans. Ainsi, elle a déjà atteint de valorisation de 76 %, grâce aux 1500 sites (déchèterie privée, plateforme de tri et de recyclage) sans compter les 4 000 déchèteries publiques qui réceptionnent les déchets inertes des particuliers.
Avec Ecominero, les acteurs souhaitent porter ce chiffre à 90 % d’ici 2028, grâce à des modalités de fonctionnement avec les pouvoirs publics, qui seront dévoilés fin octobre.
Virginie Kroun
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