Construction bois : vers un marché de plus en plus florissant
Historiquement centrée sur les maisons et les bâtiments agricoles, la filière bois s’étend désormais à une variété de constructions : immeubles de bureaux, usines, bâtiments publics, résidences, et même tours de grande hauteur. Le bois, par ses nombreux atouts, représente une alternative efficace au béton et au métal.
Un marché en croissance…
Selon une étude récente menée par Xerfi, le marché de la construction bois, évalué à environ deux milliards d’euros, devrait connaître une croissance significative.Les mises en chantier de logements en bois pourraient augmenter de 30 % par an, atteignant 28 500 unités d’ici 2026. Une dynamique soutenue par l’essor de la rénovation énergétique des logements, et l’interdiction de louer des passoires thermiques.
Malgré des perspectives encourageantes, le secteur fait face à plusieurs défis, relève Xerfi, tels que le coût élevé des matériaux, les difficultés d’approvisionnement et une forte dépendance au marché de la maison individuelle. Pour surmonter ces obstacles, les professionnels sont encouragés à diversifier leurs offres en se positionnant sur des segments en croissance comme les résidences séniors et étudiantes.
Par ailleurs, le durcissement des seuils de la RE 2020 impose aux promoteurs de privilégier des matériaux à faible empreinte environnementale comme le bois. Dans l’immobilier tertiaire, les investisseurs institutionnels exigent également des constructions plus sobres en carbone, renforçant ainsi la demande pour le bois.
La filière bois se fortifie également avec l’implantation de nouveaux sites industriels et l’amélioration des capacités de production. Les investissements en amont facilitent l’approvisionnement en bois d’ingénierie, un matériau composite qui offre une meilleure résistance mécanique, adapté aux projets de grande envergure. Les entreprises de construction aussi développent des pôles spécialisés en construction bois, tandis que les équipements à ossature bois réalisés pour les JO de Paris augmentent la visibilité et l’acceptation de ce matériau.
… et une filière à structurer
La filière manque toutefois de structuration, notamment en amont, où les fournisseurs tricolores peinent à rivaliser avec les importations de bois transformé.
Pour pallier ce manque de compétitivité, certaines scieries françaises augmentent leurs capacités de production, et des initiatives comme l’intégration de l’exploitation forestière par Morlot tendent à se développer. « L’absence de leaders incontestés dans la chaîne de valeur pourrait inciter les grands groupes de matériaux de construction à s’intéresser à la fabrication d’éléments en bois. Ces acteurs disposent des moyens financiers, de la capacité d’innovation et de réseaux de distribution pour dynamiser le marché », note l’étude.
De plus, les fabricants étrangers de bois d’ingénierie cherchent à s’implanter en France, anticipant que la RE 2020 et ses seuils pour 2028 rendront indispensable l’usage du bois dans les constructions. « Plusieurs acteurs étrangers ont déjà renforcé leur présence en France, prêts à répondre à cette demande croissante », conclut le rapport.
Marie Gérald
Photo de une : Adobe Stock