À l’heure actuelle, les pays du monde entier sont en train d’établir des objectifs dans le but d’accélérer le processus de décarbonation. En France, les bâtiments représentent 45 % de la consommation finale d'énergie et 27 % des émissions de CO2, faisant ainsi du bâtiment le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre. En ce qui concerne l’Europe, près de 75 % du parc immobilier serait inefficace sur le plan énergétique, ce qui signifie qu'une grande partie de l’énergie consommée est en fait gaspillée.

La rénovation énergétique des logements privés et des bâtiments publics est donc une cible privilégiée pour les initiatives d’efficacité énergétique, comme en témoigne le plan France Relance qui lui consacre 6,2 milliards d’euros sur deux ans, et contribuera largement à l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050. Elle pourrait de plus réduire la consommation totale d’énergie de l'UE de 5 à 6 %, et diminuer les émissions de dioxyde de carbone d'environ 5 %.

Les bâtiments nécessitent des milliards d'investissements supplémentaires pour atteindre les objectifs climatiques

Siemens Financial Services (SFS) a publié une nouvelle étude, qui analyse l’impact de la finance intelligente sur la décarbonation des bâtiments. Intitulée « Le financement intelligent pour la décarbonation des bâtiments », l’étude évalue le « déficit d'investissement » entre les niveaux actuels consacrés à la rénovation des bureaux, des hôpitaux et des établissements scolaires, et le niveau réel nécessaire pour atteindre les objectifs d'une décarbonation accélérée d'ici 2050.

Elle relève ainsi que les bâtiments intelligents – qui intègrent les postes de travail non attribués (hot desking), la santé au travail, les contrôles d'accès aux informations, la sécurité, l'atténuation des infections et bien plus encore – sont les mieux adaptés pour assurer une utilisation plus efficace des bâtiments commerciaux et publics. Ces bâtiments favorisent aussi considérablement la réduction de la consommation d'énergie et des émissions de CO2, ainsi que leur transformation en actifs beaucoup plus durables pour la société.

Cependant, les projets de rénovation visant à décarboner les bâtiments en les transformant en environnements intelligents et économes en énergie, prennent du retard par rapport aux objectifs climatiques établis par les gouvernements du monde entier. De nombreux experts ont de ce fait déclaré que le taux d'investissement annuel devrait être multiplié par trois ou plus pour pouvoir atteindre les objectifs fixés.

Le financement intelligent pour accélérer la transformation énergétique des bâtiments

Afin de combler l'écart entre les niveaux d'investissements actuels et les volumes requis, des méthodes de financement intelligent sont proposées par la finance du secteur privé.  Ces solutions visent à rendre la conversion vers des bâtiments intelligents, décarbonés et économes en énergie, abordables pour les propriétaires.

« Notre utilisation des bâtiments a été perturbée et altérée par la pandémie. Non seulement un parc immobilier plus intelligent peut mieux faire face à ce changement, mais il contribuera de manière significative à un avenir plus propre et plus vert. Des solutions de financement intelligent peuvent accélérer le rythme de transformation, aidant les propriétaires d'immeuble à atteindre un parc immobilier zéro carbone d'ici 2050 », déclare Thierry Fautré, président de Siemens Financial Services France.

Le financement intelligent, grâce à ses avantages, permettrait donc d’accélérer la transformation énergétique des bâtiments consommant le plus d’énergie. En effet, ces outils de financement facilitent au minimum le flux de trésorerie et alignent les coûts sur le taux des avantages obtenus. Dans le meilleur des cas, le financement intelligent rend la transition vers la décarbonation neutre sur le plan budgétaire, puisqu’elle exploite les économies futures pour payer les investissements actuels.

Robin Schmidt

Photo de une : ©Siemens Financial Services