Performance énergétique : les derniers chiffres clés de l’OID
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31 200 bâtiments pour 113 millions de m2 de surface. C’est l’échantillon sur lequel l’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID) se repose pour établir son Baromètre de la performance énergétique et environnementale des bâtiments (BPE).
À nouveau baromètre, nouvelle méthode, afin de recalculer les données à périmètre constant depuis 2010 pour les plus anciennes. « Ce recalibrage garantit une lecture cohérente et précise des tendances des consommations réelles des bâtiments », justifie l’observatoire.
Parmi les indicateurs analysés : la consommation énergétique finale et primaire des bâtiments, leurs émissions de gaz à effet de serre, leur consommation d’eau et leur production de déchets.
Plus de performances énergétiques en bâtiment tertiaire qu'en résidentiel
Le baromètre de l’OID révèle ainsi qu’en 2023, les consommations énergétiques et émissions GES reculent, variations climatiques retirées et toutes typologies de bâtiment confondus. La tendance est plus forte dans le tertiaire (-7,1 %), par rapport au résidentiel (-2,1 %).
Sur ce dernier secteur, la « baisse des émissions observée depuis 2018 » est « davantage imputable au verdissement du mix énergétique qu’à une baisse des consommations d’énergie », lit-on dans le communiqué de l’OID. Notons que l’amélioration énergétique des copropriétés est un chantier épineux.
D’abord à cause du coût, problème analysé dans une enquête Rénovons Collectif et BVA. Des fédérations professionnelles du bâtiment ont d’ailleurs proposé des solutions, comme la CAPEB, qui avait appelé à la création d’un prêt vert garanti début 2023.
Il y a aussi toute la complexité de gestion du chantier, rien qu’avec sa décision au sein des copropriétés. Ce qui a motivé deux sénatrices à proposer une réforme des règles de vote, en juillet 2024.
Les bureaux consomment 7,1 % d’énergie en moins. Cette tendance s’aligne sur les objectifs du décret tertiaire : -40 % d’ici 2030, par rapport à 2010-2019. « Une partie des bonnes performances des bureaux observée depuis 2021 est imputable à la généralisation du télétravail », commente l’observatoire. La dynamique se confirme avec un taux de vacance record des bureaux en Île-de-France (10,3 %), selon les chiffres publiés par Immostat en janvier.
Au sein des centres commerciaux, la dynamique est différente, avec une consommation finale à -13,5 %, malgré une fréquentation qui grimpe légèrement (+2 % entre 2022 et 2023). Rappelons que la loi d’accélération des énergies renouvelables, promulguée en 2023, mise sur son parc de centre commerciaux, fixant des délais qui avaient préoccupé les acteurs de la grande distribution.
Pendant ce temps, les hôtels retrouvent la fréquentation d’avant-crise sanitaire, mais voient leur consommation se contracter de 6,1 %. L’auteur du baromètre souligne toute de même des « gisements d’énergie plus importants dans les hôtels les plus luxueux ».
Les entrepôts logistiques sont également moins voraces (-7,6 %), notamment les entrepôts à température ambiante (-8 %). « Les infrastructures de froid connaissent une stabilisation », indique l’OID.
Côté établissements de santé, l’efficacité énergétique progresse (-4,3 %), bien qu’une forte pression hospitalière peut la rendre gourmande en énergie. C’est le cas dans les hôpitaux et cliniques, alors que dans les EHPAD, la consommation est stable.
Découvrez les ressources sur l’immobilier durable et la performance énergétique du bâtiment sur le site de l’OID.
Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock