Pourquoi attendre la « Réglementation Bâtiment Responsable 2020 » (futur nom de la RT) pour construire à énergie positive ? Puisque les moyens techniques et les connaissances le permettent, autant commencer maintenant. C'est pour valoriser cette démarche de certains maîtres d'ouvrages que le collectif Effinergie a lancé jeudi son nouveau label Bepos Effinergie 2013. Bepos pour Bâtiment à Energie Positive, en écho avec le salon Be+ (Be positive) où a eu lieu le lancement.
Ces bâtiments produisant autant d'énergie qu'ils n'en consomment seront obligatoires pour les constructions neuves en 2020, a rappelé Jean-Jack Queyranne, Président du collectif. Satisfait que "sa norme" BBC (Bâtiment Basse Consommation, avec 50 kW/h/m2/an) ait été reprise comme référence du Grenelle Environnement et exigence de la
RT 2012, l'association poursuit sa mission. Avec
Bepos Effinergie 2013, elle prolonge la logique du label Effinergie+ lancé il y a un an, qui intégrait les consommations électriques "mobilières" : électroménager, informatique, audiovisuel, etc.
L'objectif pour l'instant est d'encourager tous ceux qui font l'effort de tendre vers le bâtiment à énergie positive. Et donc faire en sorte qu'ils puissent obtenir le label même s'ils n'y arrivent pas, a expliqué lors de la même conférence Jean-Christophe Visier, directeur du département Energie, Santé et Environnement du CSTB et membre du collectif Effinergie. Seul véritable prérequis : que le bâtiment soit conforme au label Effinergie+. Pour M. Visier, « il est hors de question de labéliser des passoires photovoltaïques », c'est à dire des bâtiments suréquipés en énergies renouvelables mais pauvres sur la performance thermique.
Chaque chose en son temps
La
méthode de calcul retenue consiste ainsi à permettre l'accès au label à des projets très divers, en terme d'implantation surtout. Il est en effet plus facile de disposer des
capteurs solaires en milieu rural plutôt qu'en centre ville. Un "écart accepté" a donc été déterminé, qui est le résultat de trois facteurs. A la consommation référence autorisée par Effinergie+ (BBC -20%), on ajoute les usages non pris en compte (mobiliers) et on soustrait la production de référence (des panneaux solaires par exemple). Exemple, à La Rochelle cela donnerait 40 + 70 - 110 = 0. Le compte est bon.
La suite ? D'ici 2020 il faudra penser à intégrer la consommation liée aux transports et l'énergie grise (générée par le chantier), qui pour l'heure font l'objet d'une simple évaluation visant à « faire prendre conscience » de ces problématiques, mais sans forcer les choses. Et pourquoi pas, « d'ici cinq ans peut-être » trouver une façon de récompenser la sobriété régulière. Aujourd'hui, les chiffres retenus, s'ils sont calculés heure par heure, sont pris en compte à travers un bilan annnuel, négligeant donc les périodes de l'année où l'on consomme et où l'on produit. Chaque chose en son temps.