USA: éco a pour le moment bien absorbé flambée prix de l'énergie
Mais "la montée du protectionnisme et nos réticences à placer la politique budgétaire sur une voie plus soutenable menacent ce qui pourrait bien être notre avoir politique le plus précieux: la flexibilité accrue de notre économie, qui a nous a permis de résister de façon extraordinaire aux chocs", a mis en garde M. Greenspan. Il s'est de nouveau dit confiant dans la résorption en douceur de l'énorme déficit commercial américain.
"Si nous pouvons maintenir un degré adéquat de flexibilité, certains des déséquilibres économiques des Etats-Unis, surtout le gros déficit courant et le boom de l'immobilier, pourront être rectifiés par des ajustements de prix, de taux d'intérêt et de taux de change, plutôt que par des changements plus douloureux dans la production, les revenus ou l'emploi", a-t-il assuré.
Mais la peur du changement peut être une barrière à la flexibilité économique, a-t-il reconnu. "La peur des changements nécessaires n'est que trop évidente dans le blocage actuel des négociations sur le commerce international", a-t-il relevé.
"La peur du changement se traduit aussi dans les hésitations à faire face à des choix difficiles mais nécessaires pour résoudre les problèmes budgétaires qui s'annoncent", a averti le président de la Fed. Il a aussi mis en garde contre un excès de confiance sur les marchés. La valeur de nombreux avoirs (boursiers et immobiliers notamment) a fortement augmenté du fait que les investisseurs sont prêts à prendre des risques plus importants, "en raison apparemment de la longue période de stabilité économique" dans le monde.
Mais les investisseurs "voient trop souvent comme structurelle et permanente une telle augmentation de la valeur marchande", a-t-il mis en garde. "Ces valeurs élevés peuvent en partie refléter la flexibilité et la résistance de notre économie, mais ce qu'ils perçoivent comme une abondance nouvelle de liquidités peut aisément disparaître", a ajouté M. Greenspan.
"L'histoire n'a pas été tendre avec les suites des longues périodes de primes de risque basses", a-t-il souligné. Alan Greenspan, qui doit quitter ses fonctions en janvier prochain, a également consacré une large part de son discours à la conduite de la politique monétaire pendant ses 18 années à la tête de la Fed et aux changements qu'elle risque de connaître.
"La structure de notre économie va sans aucun doute changer dans les années à venir", a-t-il affirmé. "Nos prévisions et donc notre politique deviennent de plus en plus dictés par les changements de prix de ces avoirs", a-t-il estimé.