"Nous étions venus de façon inopinée pour approfondir la situation des salariés turcs et obtenir des explications sur leurs conditions d'embauche par Bouygues-Bâtiment, mais, après une heure de visite, de nombreuses zones d'ombres demeurent", a expliqué Lucien Cantou, responsable à l'Urssaf de la division de lutte contre le travail illégal.

Les inspecteurs, saisis après une plainte déposée par sept salariés Turcs, ont relevé des "anomalies" sur plusieurs documents de salariés turcs appartenant à une société d'Istanbul (Metal Yapi), notamment les bulletins de salaire. Nous "ne savons pas réellement" qui les payait, a précisé M. Cantou.

Les inspecteurs ont constaté que des postes de travail avaient été subitement "abandonnés" et ont assisté à la "fuite d'un salarié" alors qu'ils contrôlaient l'un de ses collègues.

"Nous cherchons maintenant à établir la responsabilité du donneur d'ordre, Bouygues-Bâtiment", a précisé le responsable de l'Urssaf.

Le 13 juillet, la CGT s'était mobilisée pour défendre sept salariés Turcs, alors en grève sur ce chantier, pour protester contre leurs conditions de travail "dignes d'un autre siècle", sans "contrat de travail ni feuille de paye ni paiement des heures supplémentaires".

Interrogée, la société Bouygues Bâtiment avait confirmé à l'AFP, la présence de "19 ouvriers turcs" d'une entreprise sous-traitante sur ce chantier mais avait réfuté "tout travail clandestin", affirmant que "toutes les autorisations (de la Direction départementale du travail et de l'Office des migrations internationale, ndlr) ont été obtenues".