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France Soir: pas d'accord avec la Financière Hoche, retour à la case départ

Publié le 11 août 2004

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PARIS, 6 août 2004 (AFP) - Dans une situation critique depuis de nombreuses années, France Soir, propriété du groupe italien Poligrafici, est revenu vendredi à la case départ, après l'échec de son accord avec la Financière Hoche (annoncé il y a trois semaines) qui devait prendre le contrôle du quotidien.
Le personnel exprimait son "soulagement" après la non-réalisation de cet accord selon lequel la Financière Hoche, société de promotion immobilière, dirigée par Jean-Pierre Brunois, devait entrer à hauteur de 51% dans le capital de Presse Alliance, société éditrice du journal, le groupe italien en conservant 49%.

Vendredi, un conseil d'administration de Presse Alliance devait entériner l'opération, qui ne peut légalement se faire sans l'avis -négatif ou positif- du CE. Le nouveau repreneur était absent. Les élus du CE ont à nouveau réclamé des informations supplémentaires.

Une "pénalité de 500.000 euros pour non-réalisation de l'accord" devra être versée à Poligrafici, a indiqué le conseil d'administration dans un communiqué. Le conseil prenait acte que "la société Financière Hoche n'a pas souscrit à l'augmentation du capital social à hauteur des 51% qui lui étaient réservés".

Luigi Giacumbo, qui reste PDG de France Soir, a déclaré aux syndicats qu'André Bercoff, directeur de la rédaction de France Soir depuis septembre 2003, était confirmé dans ses fonctions. Certains pouvaient craindre son départ, avec l'arrivée de M. Brunois.

Trois semaines jour pour jour se sont écoulées depuis l'annonce du projet d'accord. La transaction annoncée le vendredi 16 juillet, valorisait les 51% du capital à hauteur de 7 millions d'euros. Dès cette annonce, les élus du personnel avaient exprimé des doutes sur la solidité financière de l'acquéreur.

Le 26 juillet, les élus du CE déclenchaient un droit d'alerte et souhaitaient obtenir les "véritables pièces justificatives pouvant rendre compte de la viabilité ou non de l'opération en cours".

Les élus du CE estimaient que les informations données n'étaient pas suffisantes et déploraient "l'opacité de l'opération".

Créé en 1944, dirigé par Pierre Lazareff, France Soir connaît depuis 25 ans une histoire mouvementée. Il a pourtant été autrefois le vaisseau amiral de la presse française, vendu dans les années 1960 à 1,1 million d'exemplaires par jour. Le quotidien ne vend plus, selon Diffusion Contrôle, que quelque 77.000 exemplaires chaque jour. France Soir ne compte plus que 99 salariés, dont une soixantaine de journalistes, et perd 500.000 euros par mois.

Changements de propriétaires, de directions ont marqué son histoire récente. En 1999, la Socpresse (héritage de l'empire Hersant) cède le titre pour un franc symbolique à l'homme d'affaires Georges Ghosn. Poligrafici Editoriale, basé à Milan, le reprenait fin 2000.

Le personnel du journal, lors d'une assemblée générale vendredi, semblait soulagé, mais a noté un élu, "il a conscience que la situation reste précaire. Il a été tellement ballotté qu'il n'a pas poussé des cris de joie".

Les élus du personnel en appellent aux pouvoirs publics afin de "trouver une solution viable pour que France Soir continue" et "soutiennent la démarche de la direction dans sa recherche de partenaires".

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