"Les taux d'interêt exceptionnellement bas ont poussé les investisseurs vers quelques types d'investissements particuliers et provoqué une forte augmentation des prix de quelques activités, surtout dans le secteur de l'immobilier de quelques pays, dont l'Italie", a-t-il dit. Plusieurs responsables de la BCE ont déjà mis en garde contre un dérapage des prix de l'immobilier dans certains pays de la zone euro. "Nous sommes dans une situation typique de phase prolongée d'expansion de la politique monétaire qui doit être suivie avec attention", a ajouté le responsable.

M. Padoa-Schioppa s'est en revanche montré prudent sur la situation économique de la zone euro, soulignant que la croissance avait été en 2004 supérieure aux trois années précédentes mais avec des faiblesses, en particulier la consommation en Allemagne et en Italie. "De ce point de vue, la situation ne s'est pas améliorée par rapport à il y a trois mois. On ne peut parler ni d'un renforcement de la croisssance, ni d'un essouflement", a-t-il dit.

Comparant l'Italie et l'Allemagne, il a jugé que plusieurs caractéristiques étaient comparables aux deux pays, comme la persistance d'une croissance lente sur plusieurs années, le déclin démographique, la faiblesse de la consommation ou la présence d'une grande région sous assistance qui pèse sur les comptes publics: le Mezzogiorno pour l'Italie, l'Est pour l'Allemagne.

Il a en revanche noté que l'Allemagne avait enregistré "une formidable amélioration de la compétitivité" sur les dernières années, au contraire de l'Italie "qui a perdu du terrain".