Italie: Impregilo sous le coup d'une enquête pour faux bilan
pour faux bilan sur les comptes d'Impregilo, numéro un italien de la
construction, a indiqué mardi le parquet de Monza (nord).
Le président, Paolo Savona, et l'administrateur délégué, Pier Giorgio
Romiti, sont visés par cette enquête qui concerne les comptes de 2003, a
précisé le substitut du procureur, Walter Mapelli, à la suite de fuites dans
la presse.
"Nous sommes en train de vérifier les profils de 'criticité' du bilan 2003 et nous continuerons à travailler dans cette direction", a dit le magistrat. Impregilo s'est défendu, affirmant dans un communiqué "avoir adopté des critères de valorisation corrects dans la rédaction de ses bilans et en avoir fait mention".
L'enquête judiciaire concerne le bilan d'Impregilo et ceux de sa filiale Imprepar mise en liquidation en 2003, a précisé ensuite le groupe dans un nouveau communiqué.
La justice s'intéresse en particulier à un crédit de 296 M EUR accordé par la maison-mère à sa filiale et dont le montant n'a pas été actualisé dans le bilan 2003 d'Impregilo sans que le groupe explique pourquoi il a laissé ce montant inchangé.
La société se défend en outre d'être poursuivie pour fausses factures, comme l'évoquait le quotidien Il Giornale. La cotation d'Impregilo avait été suspendue dans l'attente du communiqué tandis que celle de Gemina, holding de participation actionnaire d'Impregilo, a aussi été suspendue après avoir touché un cours plancher.
Selon Il Giornale, le point de départ de l'enquête est une émission obligataire de 125 millions d'euros venant à échéance en juillet dernier. Impregilo a annoncé fin juin une importante opération de restructuration financière avec une augmentation de capital de 400 millions d'euros prévue au premier trimestre 2005, dans la perspective du remboursement d'une obligation de 550 M EUR arrivant à échéance en 2005. "La société est soumise à la révision comptable de ses bilans, et est l'objet, à l'occasion de l'augmentation de capital, d'une révision extraordinaire demandée par les banques et qui n'a fait l'objet d'aucune réserve des banques ou des sociétés d'audit", indique le groupe de construction dans son communiqué. La police financière a aussi perquisitionné les locaux de la société d'audit Deloitte, mandatée pour vérifier les comptes d'Impregilo dans le cadre de l'augmentation de capital, selon l'agence Radiocor.