Ismaïl : "De 7h à 20h00 sur un chantier de Bouygues pour 500 euros"
chantier avec une pause d'une heure pour déjeuner, le tout pour 500 euros
promis !": tel est le quotidien d'un salarié turc sur le chantier
Bouygues-Bâtiment du nouveau siège social du journal Le Monde.
Employé "depuis huit ans" par la société Turque Metal Yapi avec laquelle il a travaillé en "Ukraine, Russie et Roumanie" pour un "salaire égal au Smic Turc" (400 euros), il a débuté le 2 avril sur le chantier parisien.
Deux jours avant à Istanbul, il avait signé "un contrat de travail de six mois" lui allouant "1.450 euros de salaire" mensuel.
"Mais je n'en ai jamais eu copie", assure-t-il ajoutant n'avoir reçu comme (acompte de) salaire que "200 euros de la main à la main le 20 mai" suivant.
La même somme de "200 euros" lui sera donnée le 8 juin, sans justificatif.
Et cela pour "douze heures de travail, six jours sur sept" et alors que le responsable de Metal Yapi à Paris lui promettait "500 euros" par mois.
Le soir, Ismaël retrouve ses compatriotes dans les "bungalows" installés pour leur usage dans un camping de Joinville (Val-de-Marne) "à deux dans cinq mètres carrés et sans douche ni toilettes".
Le 29 juin, "à sept", ils débutaient une grève de 19 jours.
"On nous a privé de la cantine et on nous a menacé de nous expulser des bungalows", a affirmé Ismaël.
Le 2 juillet, avec l'appui de la CGT, ils portaient plainte à l'inspection du travail.
Depuis, les horaires ont été modifiés. "On a compris qu'on était des êtres humains", conclut Ismaël.