Malgré Air Lib, le "Hollandais volant" ressurgit dans le ciel français
Vlieger, surnommé le "Hollandais volant" après sa tentative controversée de reprise de l'ex-deuxième compagnie aérienne française, ressurgit dans le paysage aérien hexagonal où sa candidature a été retenue pour des dessertes subventionnées.
La convention définitive octroyant à Air Exel cette desserte subventionnée dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire (Obligations de service publique, OSP) n'a toutefois pas encore été signée, a précisé à l'AFP un porte-parole de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).
La candidature d'Air Exel a pour l'instant été reconnue comme la moins-disante au terme d'un appel d'offres communautaire lancé par la Chambre de Commerce et de l'Industrie (CCI) de Saint-Etienne Montbrison, gestionnaire de l'aéroport, a-t-il ajouté.
Le site internet de LoirExel, filiale d'Air Exel, indique toutefois que la compagnie débutera le 27 septembre des vols au départ de Saint-Etienne et à destination de Paris, Nantes et Strasbourg, les deux premières étant subventionnées.
S'agissant de Paris-Saint-Etienne "le montant des compensations financières retenues est de 5.534.609 euros sur 3 ans dont 75% financés par le FIATA et le solde par les collectivités locales et la CCI", a précisé LoirExel dans un communiqué publié sur son site internet.
Pour Nantes, "le conseil général de la Loire, Saint-Etienne Métropole, la CCI, la Communauté de communes de Saint-Galmier, la communauté d'agglomération de Loire Forez se sont engagés sur un montant de compensations financières de 298.096 euros sur 3 ans", a-t-il ajouté.
Si elle est validée, la procédure d'octroi de subvention par le FIATA fera en outre d'Air Exel la première compagnie étrangère à se voir attribuer la desserte d'une liaison domestique française subventionnée, a ajouté la DGAC.
Air Exel a pour actionnaire majoritaire IMCA, groupe néerlandais dirigé par Erik de Vlieger, dernier candidat malheureux à la reprise d'Air Lib liquidée en février 2003, a confirmé une porte-parole de la compagnie au Pays-Bas.
M. de Vlieger, entrepreneur atypique, passé du commerce des machines à coudre à l'immobilier avant d'afficher ses ambitions dans l'aérien, a été mis en examen en octobre 2003 par la justice française pour "recel et complicité d'abus de biens sociaux" dans le cadre de l'enquête sur les malversations financières présumées dans la gestion d'Air Lib.
La justice soupçonne le PDG d'IMCA d'avoir aidé l'ancien patron d'Air Lib, Jean-Charles Corbet, également mis en examen, à faire sortir des actifs - en l'occurrence des avions - de la compagnie aérienne dont les tentatives de redressement ont notamment occasionné le versement par l'Etat de plus de 30 millions d'euros de fonds public.
La dette publique d'Air Lib s'élevait à 130 millions d'euros lors de sa liquidation. Air Lib employait 3.100 salariés et 300 intérimaires.