Eau: Constitution UE, Bolkestein, loi sur l'eau, cibles de Mme Mitterrand
PARIS, 20 mars 2005 (AFP) - Danielle Mitterrand dénonce la Constitution européenne, la directive Bolkestein et le projet français de loi sur l'eau parce que ces textes refusent, selon elle, de reconnaître l'eau comme un "bien commun de l'humanité".
"Si nous ne réagissons pas, cette Constitution libérale donnera définitivement le statut de marchandise à l'eau", ajoute-t-elle en sa qualité de présidente de France-Libertés, une fondation qu'elle a créée. Le projet de loi sur l'eau du gouvernement, adopté le 9 mars en conseil des ministres et dont la discussion parlementaire commencera le 5 avril au Sénat, ne propose, poursuit-elle, "aucune mesure pour diminuer les pollutions d'origine agricole et industrielle" et "aucune mesure pour améliorer la transparence de la gestion des services de l'eau par les entreprises privées".
D'une manière générale, Mme Mitterrand demande "le retour ou le maintien d'une gestion publique des services d'eau, partout et en premier lieu en France", où, observe-t-elle, "80% des services de distribution et d'assainissement sont délégués aux multinationales de l'eau", notamment Suez et Veolia (ex-Vivendi).
L'eau, estime-t-elle encore à la veille de la Journée mondiale de l'eau, célébrée chaque année le 22 mars par l'ONU, doit être "reconnue comme bien commun de l'humanité".
Elle regrette que l'ONU ait "promu l'expérience française de la délégation de service public de l'eau au rang de modèle à suivre partout dans le monde" et que l'organisation internationale s'appuie sur ce "triste modèle" pour son programme intitulé: "2005-2015: décennie de l'eau, source de vie".