Pour 2007, la Fédération centrale de l'industrie allemande du bâtiment ZDB table sur une croissance des investissements de 2,1% à prix constants et sur une hausse du chiffre d'affaires de 2%. Le nombre de salariés du secteur devrait rester stable à environ 705.000, ce qui apparaît comme une nouvelle plutôt bonne pour une industrie qui a massivement détruit des emplois ces dernières années. Le tournant est intervenu l'an dernier, quand, sur fond de croissance économique solide, la demande a grimpé de 3,6% à prix constants dans le BTP, selon le ZDB.

Mais "les chiffres d'affaires sont une chose et les bénéfices une autre", a tempéré Hans-Hartwig Loewenstein, le président de l'organisme, lors d'une conférence de presse à Berlin. "Même s'il y a beaucoup plus de chantiers, la structure des prix n'est toujours pas adéquate", a-t-il ajouté, entre autres à cause des coûts élevés des transports, des matières premières et de l'énergie. "Pour que le chiffre d'affaires se transforme en bénéfices et que les marges croissent, il faudra encore beaucoup de temps", a-t-il prévenu.

Ses propos intervenaient à la veille du début des négociations salariales pour les salariés du secteur. Le syndicat IG Bau réclame une hausse des salaires de 5,5% dans la branche, arguant de la fin de la crise du BTP et des sacrifices consentis ces dernières années par les salariés. Les profits des deux grands acteurs du secteur, Hochtief et Bilfinger Berger, publiés mardi, semblent conforter la bonne santé de la branche. Hochtief a augmenté son bénéfice net de 41%, sur la base des chiffres publiés cette année et l'an dernier, tandis que le numéro deux Bilfinger Berger a enregistré une hausse de 39% du sien.

Les deux groupes sont néanmoins très actifs à l'étranger, Hochtief réalisant par exemple plus de 75% de son chiffre d'affaires hors d'Allemagne.