Une crue majeure toucherait 430 000 logements en Île-de-France
Cette étude, réalisée en comparant la cartographie des zones à risque avec les fichiers fonciers du ministère des Finances, vient s'ajouter aux travaux plus larges réalisés pour l’Établissement public territorial de bassin Seine grands lacs (EPTB), responsable de la lutte contre les inondations. Selon ces études, l’Île-de-France et ses 12 millions d'habitants sont insuffisamment préparés pour faire face à une crue historique.
Une inondation semblable à celle de janvier 1910, qui avait vu la Seine monter à 8,68 mètres, « impacterait directement et indirectement cinq millions de citoyens et de nombreuses entreprises », représentant un tiers de l'activité économique du pays, selon ces travaux de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour l'EPTB.
123 000 les logements en zone inondable dans le Val-de-Marne
La préfecture des Hauts-de-Seine s'est livrée la semaine passée à un exercice de simulation pour préparer ses responsables à gérer la situation en cas de grande inondation. Pompiers, policiers, responsables des transports publics et de l'équipement, ainsi que représentants des municipalités et de la Croix-Rouge, se sont penchés sur les problèmes de grande crue.
« Si les protections développées par Paris peuvent théoriquement protéger d'une inondation par débordement jusqu'au niveau de la crue de 1910, le reste de l'agglomération apparaît beaucoup plus vulnérable », souligne l'étude de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU). Dans le Val-de-Marne, on estime à 123 000 les logements aujourd'hui en zone inondable et à près de 95 000 dans les Hauts-de-Seine.
Une inondation majeure en IDF coûterait entre 17 et 20 milliards d'euros
Dans la capitale, plus de 100 000 logements sont en zone inondable, mais « on sait que Paris est protégé jusqu'à une cote de 1910. En théorie du moins », selon Ludovic Faytre, responsable de l'étude. Le coût direct d'une inondation majeure en Île-de-France est estimé entre 17 et 20 milliards d'euros, dont au moins un tiers pour l'habitat, a-t-il dit. Une crue majeure pourrait toucher 8% des logements franciliens, soit près de 435 000, et 850 000 personnes, selon ses estimations.
En dépit d'une forte pression foncière, « on arrive aujourd'hui à limiter l'extension urbaine en zone inondable », souligne le spécialiste. Mais « on a peut-être un peu plus de mal à contenir le renouvellement urbain », avance-t-il pour expliquer pourquoi, depuis le début des années 1980, plus de 100 000 logements ont été construits en zone inondable en Île-de-France, dont 85% dans l'habitat collectif.
B.P (avec AFP)