Un plan triennal à 600 millions d’euros pour le logement en Outre-Mer
Déjà annoncé en juillet dernier, un nouveau plan pour le logement en Outre-Mer a été signé ce lundi 2 décembre par Annick Girardin, ministre des Outre-Mer, et Julien Denormandie, ministre du Logement. Ce plan triennal prévoit un budget total de 600 millions d’euros jusqu’en 2022, soit 200 millions d’euros par an sur les crédits du ministère des Outre-Mer.
Le nouveau plan ne fixe toutefois pas d’objectif chiffré, après l’échec d’un précédent plan. Ce dernier, lancé en 2015 sous le quinquennat de François Hollande, visait à construire ou réhabiliter 10 000 logements sociaux ultramarins par an, mais les objectifs n’avaient jamais été atteints. « Tout le monde ne s’était pas suffisamment approprié l’outil », a reconnu la ministre des Outre-Mer. Cette dernière souligne qu’il était souvent reproché de préférer les objectifs quantitatifs à l’appréciation qualitative.
S’adapter aux besoins de chaque département et aux spécificités locales
Il faut « prendre en compte la réalité des territoires ultramarins », a insisté Julien Denormandie, soulignant par exemple la complexité à concilier à la fois normes antisismiques et anticycloniques.
Le nouveau plan sera donc davantage ciblé en fonction des besoins de chaque département et des spécificités locales. Les préfets devront ainsi établir leur propre plan dès cette fin d’année.
Le plan prévoit également une nouvelle politique d’accession sociale à la propriété via le retour de l’aide à l’accession et à la sortie de l’indignité spécifique à l’Outre-Mer.
« Ce plan propose des outils concrets et ambitieux pour faciliter la construction, améliorer la réhabilitation et lutter contre l'habitat indigne, et ce tant dans le parc privé que social », résume J. Denormandie.
Parallèlement à ce plan, les ministres ont également signé le Plan d’Investissement Volontaire (PIV) dédié à l’Outre-Mer avec Action Logement, pour un montant de 1,5 milliard d’euros.
Les besoins de chaque territoire étant très divers, des priorités d’intervention ont été identifiées pour chaque DROM :
-A Mayotte : construction de logements locatifs intermédiaires et création de structures collectives d’hébergement ;
-En Guyane : régularisation des constructions informelles par le traitement de l’habitat insalubre et développement d’une offre locative dans les centres existants ;
-En Martinique : revitalisation des centres-villes et centres-bourgs, et construction d’une offre locative pour les jeunes ;
-En Guadeloupe : éradication du parc social indigne et développement d’une offre locative en centres-villes et centres-bourgs ;
-A la Réunion : construction de logements locatifs intermédiaires et création de structures collectives d’hébergement.
Un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) va être lancé pour pouvoir rapidement entrer dans la phase opérationnelle.
C.L.
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