Sivens : le projet initial de barrage remplacé par deux solutions alternatives
Le barrage de Sivens ne sera pas construit selon le projet initial, contesté par plusieurs associations locales. Un nouveau rapport vient d'être remis à la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, ce vendredi, qui atteste de l'inadéquation du projet initial.
Les experts proposent deux solutions alternatives à la construction de ce barrage. Une première option serait de réaliser un « réservoir de taille plus réduite sur le site de Sivens » au « coût modéré », qui laisserait de « multiples possibilités de développement ultérieur ». De plus, les impacts sur l'environnement de ce réservoir « semblent localisés et réduits mais doivent être développés dans une étude d'impact complète », indiquent-ils.
La seconde option inclut plusieurs retenues combinées : une retenue sur le ruisseau de Bayssière, plus en aval, et « une ou deux » retenues latérales en vallée du Tescou, précisent les experts. Cette solution serait cependant « un peu plus coûteuse » en investissement et en fonctionnement et laisserait « moins de possibilités de développement ultérieur de retenues sur le bassin », précise le rapport, mais « ses impacts environnementaux sont faibles ».
Les auteurs du rapport précisent cependant que ces deux solutions doivent « faire l'objet d'études plus approfondies par des maîtres d'ouvrages locaux avant un choix définitif ».
La ministre valide les deux solutions
Ce vendredi, la ministre de l'Ecologie a annoncé que la réalisation du projet initial de barrage à Sivens n'est « plus d'actualité », précisant qu'elle « validait » les deux solutions proposées dans ce rapport d'experts.
Ces nouvelles propositions « sécurisent les besoins en eau découlant du projet de territoire » et « répondent à l'objectif » d'un bon état des eaux, estime-t-elle, précisant que le rapport « établit à 750 000 m 3 les besoins de stockage » d'eau.
Le rapport propose « un projet de territoire reposant sur des productions à forte valeur ajoutée et génératrices d'emploi local et sur le renforcement des circuits de proximité », souligne Mme Royal. Il « permet de maintenir des exploitations de taille familiale », ajoute-t-elle.
Les conclusions de ce deuxième rapport viendront alimenter les réflexions sur ce chantier engagé « avec tous les acteurs du dialogue environnemental » via le Conseil national de la transition écologique. Elles feront également l'objet d'un débat lors de la prochaine session de l'assemblée départementale du Tarn, a précisé la ministre.
Un rapport sur la démocratie participative attendu
La veille, lors de la présentation de ses voeux à la presse, la ministre de l'Ecologie avait assuré qu'elle allait « regarder, échanger avec le maître d'oeuvre, c'est-à-dire le Conseil général, et ensuite les choses seront mises sur la table en toute transparence » Ségolène Royal a également annoncé lors de cette soirée attendre un rapport sur la démocratie participative « avant la fin de ce mois ».
« La modernisation du droit de l'environnement, la simplification des procédures sans revoir à la baisse les exigences environnementales et le développement de la démocratie participative pour que les citoyens soient plus directement associés aux décisions qui les concernent seront, comme l'a annoncé le président de la République lors de la dernière conférence environnementale (fin 2014, ndlr.) un des grands chantiers de 2015 », a déclaré Mme Royal.
L'impact sur l'environnement en question
Le projet initial de barrage-réservoir à Sivens visait à créer une retenue d'eau d'1,5 million de m3 pour l'irrigation de terres agricoles. Il avait été vivement contesté par les écologistes en raison de son coût et de son impact sur l'environnement.
Les travaux de construction ont été suspendus après la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, tué le 26 octobre sur le site lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.
Plusieurs réunions ont eu lieu depuis entre agriculteurs, défenseurs de l'environnement et élus concernés, mais aucun compromis n'a pu être trouvé entre les défenseurs du projet initial et ceux qui souhaitent qu'il soit fortement transformé.
C.T (avec AFP)