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Quartier Etouvie à Amiens : démolition par foudroyage d'une tour de 14 étages (diaporama)

Publié le 29 juillet 2010

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Cela faisait cinq ans que la commande avait été passée et que Ginger CEBTP Démolition avait remporté l'appel d'offre pour la maîtrise d'oeuvre en démolition. Mais la Tour Bleue d'Amiens, vidée de ses occupants depuis 2003, a été longue à évacuer, le bistrot du rez-de-chaussée rechignant à quitter les lieux.
Quartier Etouvie à Amiens : démolition par foudroyage d'une tour de 14 étages (diaporama) - Batiweb
Le 29 juillet à 11h01, une brève et puissante détonation de trois secondes a réduit cet immeuble de 14 étages construit en 1961 en un tas de gravats haut d'environ trois étages, et débordant d'à peine quelques mètres de l'emprise originale de la tour. Le périmètre de sécurité lui était distant de deux cents mètres (80 mètres suffisent généralement) et ce sont pas moins de 600 habitants qui ont été évacués le matin même pour éviter tout risque de projectiles.

Ginger CEBTP Démolition s'est chargé de la direction des travaux et le groupement d'exécution formé de CARDEM et de l'entreprise ATD a réalisé la démolition. Tout a commencé au mois de mars avec la déconstruction sélective, ou curage. "Cela consiste à retirer de l'immeuble tous les éléments en bois, plastique... portes, fenêtres, revêtements, isolants, c'est à dire tout ce qui n'est pas inerte. Dans le même temps, ATD a procédé au désamiantage. Il y en avait peu : juste des dalles de sol et des tubes amiantes ciment", explique Pierre Burguière, directeur général de Ginger CEBTP Démolition.

123 kg d'explosifs


Après cela, il ne reste que du béton et de la féraille, qui seront broyés et séparés, puis réutilisés comme tout venant pour d'autres chantiers (remblais, plateformes routières, etc.). Commence alors la préparation réelle du tir, qui dure deux mois. Pour assurer l'efficacité du foudroyage et utiliser le moins d'explosifs possible, "on affaiblit d'abord les voiles porteurs pour ne garder qu'un minimum d'éléments porteurs, juste ce qu'il faut pour que ça tienne. On fait ensuite des trous dans les murs pour y placer les explosifs", poursuit M. Burguière. Ces explosifs, des Sisalex, sont gros comme un doigt et long de 50 centimètres. Ce sont les mêmes que l'on utilise en carrière.

Placées ici tous les quatre étages (RDC, 1er, 4ème, 8ème et 12ème), les 1062 charges au total représentent 123 kg d'explosifs. Celles-ci sont reliées à un détonateur électrique et à un exploseur séquentiel sur sept lignes de tir (les charges sont reliées par demi-étages). "On commence alors par le rez-de-chaussée puis l'on remonte vers le 12ème étage avec un décalage de 25 millisecondes entre les charges. Sans ce décalage, toutes les vitres des bâtiments alentour exploseraient", précise l'ingénieur ECP. Quelques minutes plus tard, les pompiers viennent arroser les gravats pour fixer les poussières et les rues proches de l'opération sont nettoyées. Environ deux heures après, les habitants peuvent regagner leurs logements, et imaginer le futur visage de leur quartier. Dès le mois de septembre, les chantiers de reconstruction doivent démarrer : 27 logements locatifs et des commerces (pharmacie, boulangerie, Poste, bar-tabac...) seront livrés en 2012. Le quartier Etouvie peut maintenant se tourner vers son avenir.

85 millions d'euros de rallonge pour Amiens Métropole

L'Etat et les collectivités ont profité de cette journée symbole (et riche en animations culturelles pour les habitants : écran géant pour suivre la démolition, activités sportives, jeux pour les enfants, etc.) pour signer un avenant à la convention conclue en 2005 entre l'Anru, la SIP (Société immobilière picarde, principal bailleur social du quartier) et Amiens Métropole. 85 millions d'euros de rallonge (pour un total porté à 366 millions) permettront de poursuivre la rénovation d'Etouvie et des autres quartiers d'Amiens, dans l'espoir de pouvoir, un jour, "bien vivre ensemble".

Laurent Perrin

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