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Conditions de travail des métiers de la déconstruction : l’OPPBTP publie une étude

Publié le 13 juin 2024

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L’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP) publie les résultats d’une étude visant à améliorer les conditions de travail des professionnels du curage et de la déconstruction, avec une mise à jour intégrant la mise en place de la REP.
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Après les conditions de travail des carreleurs et des professionnels du plâtre et de l’isolation, l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP) s’intéresse cette fois-ci aux professionnels du curage et de la déconstruction.

Pour cette étude menée depuis 2015, des binômes d’opérateurs issus de trois entreprises volontaires ont été observés pendant 3 à 4 jours consécutifs. Les trois chantiers concernaient un curage avant destruction d’un immeuble d’habitation, un curage avant réhabilitation d’un immeuble tertiaire, et un curage avant destruction de la partie bureaux d’un site industriel.

L’observation portait spécifiquement sur le démontage d’éléments de construction (baies, portes, équipements, cloisons, parois en verre, faux plafonds, réseaux…).

Une équipe pluridisciplinaire composée de médecins du travail, ergonomes et préventeurs a été mobilisée pour analyser et évaluer les conditions de travail.

 

De nombreux risques identifiés

 

La première phase d’observation a permis de dresser plusieurs constats. Concernant l’organisation des chantiers, les résultats montrent que les entreprises rencontrent des difficultés à déployer des infrastructures d’hygiène de type bases vie, ce qui pourrait notamment s’expliquer par la très courte durée de certaines opérations.

Par ailleurs, l’OPPBTP note que certaines caractéristiques de l’environnement de travail présentent des risques pour l’intégrité physique, tels que des risques de surdité, et d’exposition aux vibrations et aux poussières.

Les efforts physiques et le port de charges lourdes (démontage des cloisons, évacuation des gravats…) restent également l’une des principales sources d’accidents du travail.

Côté relations au travail, les auteurs de l’étude pointent l’intérêt d’expliquer la finalité des travaux aux différents intervenants, y compris aux sous-traitants. Selon eux, cela pourrait notamment « améliorer les conditions de travail et la productivité qui en découle ».

 

De nouvelles observations pour intégrer la REP


Pour compléter l’étude, l’OPPBTP a réalisé en 2023 des observations complémentaires, intégrant notamment les changements réglementaires en lien avec la transition énergétique, et notamment la mise en œuvre de la Responsabilité Élargie du Producteur (REP) au secteur du bâtiment.

Pour cette nouvelle observation, l’organisme s’est intéressé à un chantier de curage d’un bâtiment de plusieurs étages en cours de réhabilitation.

« La loi relative à la responsabilité élargie du producteur (REP) implique des opérations supplémentaires nécessitant des ports de charges et des postures contraignantes afin de procéder au tri systématique des matériaux déconstruits », note ainsi l’OPPBTP.

Il constate cependant de plus en plus de mécanisation des opérations de déconstruction, réduisant ainsi les efforts physiques. « L’essentiel des constats réalisés initialement lors de la première étude métier MAECT reste d’actualité », précise toutefois l'organisme.

À l’issue de ces observations, plusieurs actions ont été initiées, à commencer par la mise en place d’une qualification Qualibat « curage » en 2019. Le référentiel CQP « préparateur en démolition » a également été mis à jour en 2021 afin d’intégrer les nouvelles pratiques du métier, et notamment le tri des déchets. Une qualification « dépose sélective en vue de réemploi » est également en cours de création.

Enfin, d’autres pistes d’améliorations sont en cours concernant la mise en place d’actions visant à l’amélioration de l’accueil des travailleurs sur les chantiers. Des travaux sont également menés avec des industriels pour améliorer les matériels et EPI, tels que les robots de démolition, les chariots de manutention, ou les EPI auditifs et respiratoires.

 

Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock

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