Paris : hébergements d'un nouveau genre pour des jeunes en précarité
Face à l'hébergement de nuit ou à la semaine auquel ces jeunes sont parfois confrontés, ils apprennent ici à « se poser, se reposer, faire l'état des lieux de leur situation » sur une période de six mois à un an maximum, selon le directeur du centre Laurent Henle. Il faut « donner dans la durée les chances de s'en sortir », a estimé M. Delanoë devant les jeunes et les responsables du centre Gutenberg, ajoutant que c'était un modèle que la mairie souhaitait développer dans le cadre de la création des 2 000 places d'hébergement sur sa deuxième mandature.
Les jeunes y bénéficient également d'un suivi social et éducatif personnalisé grâce à des conseillers économiques et sociaux et une psychologue, « tout en partageant du temps collectif avec les autres jeunes dans des espaces communs », selon M. Henle. L'accès aux soins, à la culture, aux loisirs mais aussi aux droits et devoirs administratifs y est facilité. Une participation financière, à hauteur de 15% des ressources mensuelles du « locataire », est exigée.
« Ca me donne le temps de m'installer financièrement », explique Magou, 23 ans, qui vient de terminer un CDD dans un magasin de jouets. « Ici, je me soigne, je me sens mieux, je me calme, je réfléchis sur mes projets », explique la jeune femme qui ambitionne d'être institutrice. « Je viens d'entrer au centre », dit Yveline, 20 ans qui doit entamer une formation d'aide-soignante. « Mais après les six mois ou un an ici, après, on se retrouve où? », s'inquiète-t-elle devant la cherté des loyers parisiens.
Bruno Poulard (avec AFP)