Nouveau chantier de franchissement à La Réunion
« Le nouvel ouvrage va sécuriser le franchissement et fluidifier la circulation », nous indique Boris Toulouse, Directeur de Projets. Il comportera 2 x 3 voies + 1 voie douce (piéton vélo). Le tout sur 430 mètres de long. Il s'agit d'un pont mixte constitué de six appuis en béton (2 culées et 4 appuis précisément) et quatre poutres métalliques (la charpente). Pour bien ancrer l'ouvrage dans la rivière, des fondations profondes de type barrettes seront réalisées « pour pérenniser son usage » ainsi qu’une paroi moulée côté rive droite.
Des défis environnementaux
Très attendu, le nouveau pont devrait soulager la circulation. Les automobilistes empruntent actuellement, dans le sens Sud-Nord, un pont métallique où l'on roule en quinconce, ce qui a pour effet de ralentir considérablement la circulation aux heures de pointe. Le projet NFRDG comprend d'ailleurs 500 mètres de raccordement routier de part et d’autre. La troisième voie de chaque sens de circulation permettra d'intégrer les différentes bretelles.En termes d'environnement, le chantier a posé des défis. « Nous sommes sur un périmètre rapproché de captages d'eau », explique Monsieur Toulouse. « De plus, il y a des contraintes sur la réalisation en milieu naturel protégé, en raison de la rivière et de ses espèces aquatiques, des chiroptères (chauve-souris), qui nichent dans le pont béton actuel. Et c'est un couloir de passage pour les pétrels ». Ces oiseaux sont souvent éblouis par les lumières environnantes et de chantier. C'est donc une contrainte à prendre en compte.
Un dispositif d'alertes crues
Autre défi du chantier : le climat particulier de l'île, qui empêche d'intervenir dans le lit de la rivière pendant la période cyclonique, soit du 15 décembre au 30 mars. Il a fallu à ce propos mettre en place un dispositif de surveillance des crues, avec des alertes crues, pour à la fois assurer la sécurité des personnels et évacuer le matériel si nécessaire.Les matériaux béton sont fournis par des centrales de BPE de Cambaie, non loin du chantier, et acheminés par camions-toupies. Un sous-traitant réunionnais pour la fourniture, le façonnage et la pose des armatures a été choisi. Le chantier pour sa part est mené par un groupement composé de Soletanche Bachy (fondations), Matières (charpente métal), GTOI/Colas Project et Demathieu Bard, mandataire du groupement (pour les terrassements, le Génie Civil, les aménagements et réseaux). Le maître d'ouvrage (et maître d'oeuvre) est la Région Réunion.
Coût du chantier : 70M€. Durée : 54 mois. Objectif de livraison à la circulation : fin 2020.
Laurent Perrin
Photos : ©Laurent Perrin