Lutte contre les logements vacants : dix collectivités se mobilisent
À l'issue de son assemblée générale qui s'est tenue ce lundi, le Réseau National des Collectivités Mobilisées Contre le Logement Vacant (RNCLV) s’est transformé en association « Agir contre le logement vacant ». L’idée étant de « mieux répondre aux besoins » en logements des collectivités, selon sa présidente, Suzanne Brolly, également vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg.
Selon elle, les aides proposées aux propriétaires pour mettre en location des logements vides ne sont aujourd’hui « pas assez attractives », et « ne permettent donc pas de capter ces logements ».
« On atteint la limite du système », a-t-elle estimé, faisant référence au dispositif Loc'Avantage, qui permet une réduction d'impôts pour les propriétaires bailleurs, s'ils proposent à leurs locataires un loyer inférieur aux prix du marché immobilier.
Rendre plus attractifs les dispositifs de rénovation énergétique des logements
Ainsi, l’association s’est donné plusieurs objectifs, dont celui de renforcer son positionnement d’« interlocuteur qualifié » vis-à-vis des pouvoirs publics, au regard de l’expérience de ses membres, et de l’antériorité du réseau. « Nous voulons que les collectivités soient associées quand des aides sont créées, pour vérifier qu'elles correspondent bien aux besoins des territoires », explique Suzanne Brolly, soulignant vouloir « accélérer et améliorer le processus ».
« La mobilisation du parc privé, c'est un moyen de répondre de manière immédiate aux besoins du territoire », a-t-elle précisé, rappelant que 24 000 personnes sont en attente d'un logement social sur la seule métropole de Strasbourg.
« Agir contre le logement vacant »prévoit également de militer pour « rendre plus attractifs les dispositifs de rénovation énergétique des logements », alors que la loi va interdire la mise en location de certains logements, les plus énergivores, à partir du mois de janvier.
« Aujourd'hui, ça coûte moins cher d'aller consommer des terres agricoles et de bâtir du neuf que d'aller rénover du patrimoine bâti, on souhaite inverser cela », a poursuivi Suzanne Brolly, pointant notamment le risque de dégradation de l'habitat existant, et évoquant le récent effondrement de deux immeubles à Lille.
Parmi les dix membres fondateurs de l’association, qui se présente comme « ouverte » à d'autres membres et apolitique, on retrouve la ville de Paris, les métropoles de Lyon, Lille, Strasbourg, Ajaccio, Grenoble, Roubaix, et Rouen, ainsi que la communauté de communes Ardennes Thiérache, et le Conseil Départemental de la Meuse. « On sera plus forts en étant plus nombreux », a souligné Philippe Stephan, maire adjoint de Roubaix.
Marie Gérald (avec AFP)
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