Logement : la perte d’autonomie et le handicap au cœur des débats des présidentielles ?
Novembre dernier, la FNAIM livrait différentes propositions liées au logement, à placer dans les débats des futures élections présidentielles d’avril 2022. Pour rappel, les enjeux ont été balayés à travers quatre axes : offre de logements et lutte contre l’artificialisation des sols, massification de la rénovation, repenser l’immobilier dans une politique de la ville, ainsi que l’accession à la propriété.
Mais qu’en est-il des notions d’accessibilité de l’habitat ? C’est sur ce point-là que se penche une étude d’OpinionWay pour Les Maisons de Marianne. Depuis 12 ans, l’entreprise propose des résidences intergénérationnelles, abordables et adaptées aux séniors mais aussi aux personnes atteintes de handicap comme en perte d’autonomie.
Une large population qui devrait être placée dans les priorités des candidats à la présidentielle, pour trois quarts des Français sondés par l’enquête. Dans le détail, 76 % des répondants souhaitent une plus grande implication des politiques dans l’adaptation des habitats aux personnes âgées, ou plus largement en perte d’autonomie (75 %) comme en situation de handicap (74 %).
Les collectivités, actrices du maintien à domicile ?
Il faut dire que selon les estimations de l’INSEE mentionnées par l’étude, les personnes de 65 ans et plus représenteront près d’un quart de la population, contre 20 % aujourd’hui. Le vieillissement de la population française s’accompagne d’une difficulté, notamment sur le plan économique, de placer les séniors dans un habitat adapté, pour 88 % des sondés.
Par exemple, les EHPAD ont une capacité d’accueil limité et représentent un coût moyen de 2 200 euros par mois. Et ce alors que la pension de retraite moyenne nette en France est de 1 393 euros, selon la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (DREES).
Ainsi, seulement moins d’un Français sur cinq s’estime capable d'accompagner financièrement un proche en situation de dépendance, pendant qu’un actif sur quatre sera aidant dans les dix ans, toujours d’après la DREES. L’étude OpinionWay rapporte en parallèle que l’accès au logement est facteur d’inégalités pour les Français, que ce soit vis-à-vis des personnes en perte d’autonomie (92 %) ou en situation de handicap (91 %).
« Cette étude souligne l’existence d’une prise de conscience collective de l'importance des enjeux liés au vieillissement, et tout particulièrement dans l’habitat, alors que seuls 6 % des logements sont actuellement adaptés à la perte d’autonomie », commente Éric Vialatel, président des Maisons de Marianne.
Le maintien à domicile reste encouragé par les sondés, comme il a été évoqué lors de conférences d’Ignes en septembre dernier, mais aussi par les chiffres des Maisons de Marianne. La solution évoquée par les répondants à l’enquête est d’ailleurs l’adaptation des logements sociaux à la perte d’autonomie (90 %) et au handicap (89 %).
« Et les attentes sont fortes : seuls 45 % des répondants estiment que les besoins des familles touchées par ces problématiques sont bien pris en compte par les pouvoirs publics et les collectivités territoriales », complète l’étude d’OpinionWay pour les Maisons de Marianne. En effet, pour 77 % des personnes interrogées, la perte d’autonomie est un sujet qui doit être géré par la collectivité.
Collectivités que des mesures gouvernementales récentes tendent à accompagner, que ce soit avec la création du dispositif « MaPrimeAdapt’ » ou celle de l’« Aide à la Vie Partagée », destinés à favoriser le maintien à domicile. Reste à savoir si la campagne présidentielle révélera d’autres alternatives à l’accueil de personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie.
Virginie Kroun
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