Les élus franciliens s’insurgent contre le Charles-de-Gaulle Express
Tous ont en effet signé un courrier remis au préfet de région Michel Cadot, qui avait été chargé par Elisabeth Borne, ministre des Transports, d’ouvrir une concertation relative au projet de liaison entre Paris et l’aéroport de Roissy, le Charles-de-Gaulle Express. Une ligne de transport qu’il faut « abandonner au plus vite », selon les signataires.
« Depuis la réactivation de ce projet, nombre de rapports (…) ont alerté sur les impacts négatifs qu’allait générer le CDG Express sur, entre autres, les transports du quotidien, déjà trop souvent affectés par des dysfonctionnements », écrivent les élus. « Croyez-vous que les 900 000 usagers quotidiens du RER B et les autres peuvent accepter de voir en plus dégrader leurs conditions de transport par le fait que l’on veuille coûte que coûte créer une nouvelle relation ferroviaire ? ».
Un projet coûteux et trop contraignant
Dans ce contexte, le groupement demande à ce que les 2,5 milliards d’euros consacrés au projet soient réorientés pour contribuer « à l’amélioration des conditions de transport du quotidien ». Une revendication qui n’a pas lieu d’être pour Augustin de Romanet, PDG du groupe Aéroport de Paris.« Si le CDG Express ne se fait pas, non seulement il n’y aura pas un euro de plus pour le RER B mais il y aura 500 millions d’euros de moins pour l’écosystème du RER B », a-t-il rappelé lors de la présentation de ses vœux ce lundi 21, précisant que le projet n’était « pas financé par l’État ».
Quoiqu’il en soit, ce n’est pas la première fois que la ligne de transport envisagée fait polémique. Le prix du trajet (24 euros) avait tout d’abord rendu les Parisiens dubitatifs. Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilités, la maire Anne Hidalgo et le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, avaient également réclamé l’arrêt des travaux en décembre dernier.
L’avenir du CDG Express est donc plus incertain que jamais. Dans une vaine tentative d’apaiser les tensions, la ministre Elisabeth Borne a rappelé qu’il fallait, avant toute prise de décision, « s’assurer qu’on ne va pas imposer des conditions intenables et dégradées aux usagers du RER B ». Le débat reste ouvert !
F.C (avec AFP)
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