Les Canalisateurs alertent sur l'urgence de sécuriser les réseaux d’eau
Installée dès le mois d’avril en France, la sécheresse que nous connaissons est « historique », d’après un communiqué publié par la secrétaire d'État chargée de l'écologie, Bérangère Couillard. A ce jour, 93 départements sur 96 sont concernés par des mesures de restriction d’eau.
« Il y a urgence à investir pour les territoires en matière de réseaux de manière curative et préventive, pour réduire enfin les fuites, diminuer ainsi les prélèvements sur le milieu aquatique naturel, éviter de gaspiller de l’énergie et consommer inutilement des produits pour le traitement », jugent les Canalisateurs, l’organisation professionnelle membre de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), spécialisé dans la pose et la réhabilitation de canalisations d’eau potable.
20 % de volume d'eau potable perdu
Selon l’organisation, le rendement moyen des réseaux de distribution d’eau potable, évalué pour l’année 2020 à 80,1 %, n’est « pas satisfaisant » d’autant plus que « le rythme de recharge des nappes phréatiques est relativement faible ». À l’échelle de la France, cela représente 20 % du volume d’eau potable perdu.
Par ailleurs, les Canalisateurs expliquent que les investissements ont été orientés à la baisse, créant ainsi une une dépréciation du patrimoine plus rapide que son renouvellement, et un déficit d'investissement estimé à près de 2 milliards d’euros par an. « Si l’on n’agit pas très rapidement, les travaux de renouvellement coûteront à l’évidence plus cher », alertent-ils dans leur dernier communiqué.
Des solutions pour sécuriser l’accès à l’eau
Pour faire face à cette sécheresse, ces derniers rappellent que des solutions existent pour mieux préserver ce patrimoine, qui, invisible, « n’en est pas moins précieux ».
Travaux de remplacement des canalisations défaillantes, déploiement de l’interconnexion de l’eau potable pour relier et sécuriser les réseaux de distribution entre les communes, nouveaux moyens de stockage de l’eau ou de réutilisation des eaux usées traitées, adaptation et dépollution des réseaux d’eaux pluviales, construction d’adducteur… Une multitude de solutions ont déjà été proposées par l'organisation mais qui, selon elle, « tardent toujours à être réalisées ».
Pourtant, les entreprises de canalisations se disent prêtes à mettre tout en oeuvre pour renforcer la performance et la résilience des réseaux, ainsi que leur capacité à anticiper et à s’adapter au changement climatique. « Espérons qu’à l’épreuve de cette sécheresse historique toutes les solutions, qui concourent à offrir aux citoyens un approvisionnement de qualité en eau, seront enfin durablement déployées sur tous les territoires », commente Pierre Rampa, récemment élu à la tête des Canalisateurs.
« Le partage de l’eau est un chantier de gouvernance complexe, mais structurant. Je le porterai avec l’ensemble du gouvernement », assure quant à elle, la secrétaire d’État chargée de l’Écologie.
Marie Gérald
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