La ville de Meudon mise sur la géothermie
A l’image de Vélizy-Villacoublay qui avait annoncé l’année dernière la mise en service de sa centrale géothermique, Meudon, sa ville voisine, tend elle aussi à se tourner vers une production énergétique issue d'énergies renouvelables. En effet, la ville des Hauts-de-Seine va transformer l’un de ses réseaux de chaleur pour raccorder un tiers de sa population à la géothermie, en commençant par le quartier de Meudon-la-Foret.
« Ce projet a commencé avant la crise ukrainienne mais la crise énergétique a accéléré la prise de conscience par les clients de sa nécessité », a expliqué le maire (UDI) de Meudon, Denis Larghero qui participait à une cérémonie pour officialiser la création de la société GéoMeudon, qui construira et exploitera la géothermie, et dont Engie Solutions et la mairie seront actionnaires.
L'ensemble des investissements est évalué à 36,8 millions d'euros, et le projet final devrait être concrétisé par la mise en service de la géothermie à l'automne 2026.
83 % du réseau sera alimenté par des énergies renouvelables
Selon les estimations d'Engie et de la municipalité, l’utilisation de la géothermie, système qui apporte chauffage et eau chaude à partir du sous-sol, où la température de l'eau se situe entre 50 et 95°C, permettra d'éviter l'émission de 17 700 tonnes de CO2 par an.
« Ce n'est pas une première mondiale, mais ça n'en reste pas moins un projet important, à cause de ce chiffre massif : 83% du réseau sera alimenté par des énergies renouvelables », a expliqué vendredi Yann Madigou, directeur grand territoire d'Engie Solutions.
Toutefois, la géothermie ne suffit pas, à elle seule, à alimenter les réseaux auxquels elle est rattachée, qui doivent être complétés avec d'autres énergies. Par exemple, dans ce quartier, qui compte environ 15 000 habitants, le gaz sera utilisé mais à seulement 17 %. « Sur l'Île-de-France, il n'y a pas beaucoup de réseaux qui ont un taux d'énergie renouvelable aussi haut », a souligné Yann Madigou, également directeur de GéoMeudon.
Une démarche écologique, mais également économique, selon le maire de Meudon, qui évalue la réduction sur la facture « entre 25 et 40 % ». « Dans un moment où le contexte énergétique était très tendu, on a pris des décisions en quelques mois là où ça aurait pu prendre quelques années », s'est réjoui Yann Madigou.
Après une enquête publique, le démantèlement de l'ancienne chaufferie de gaz commencera au printemps 2023.
Marie Gérald (avec AFP)
Photo de Une : Ville de Meudon - ©Adobe Stock