Issy Cœur de Ville, un éco-quartier entre EnR et hybridation
C’est 100 000 m2 de verdure et de bâtisses épurées qui se dressent petit à petit à proximité de l’Hôtel de Ville d’Issy-les-Moulineaux (92). Le nouvel éco-quartier Issy Cœur de Ville remplace l’ancien site historique du Centre national d'études des télécommunications (CNET), qui a eu comme dernier occupant la société Orange.
« Issy-les-Moulineaux a été l’une des premières smart cities françaises. L’innovation est au cœur de notre identité. Avec le NIDA et l’ensemble des services innovants proposés aux futurs habitants, le nouveau quartier Issy Cœur de Ville incarne pleinement cette ambition », souligne André Santini, maire de la Ville des Hauts-de-Seine.
Lancé en 2016 – phase d’étude d’avant-projet -, le chantier de l’éco-quartier arrivera à son terme et sera livré à l’été 2022. Au total, le projet comprend 17 270 m2 de commerces et services, 13 000 m2 de parc arboré ainsi que 40 874 m2 de bureaux. Le tout pensé communément par la Ville, avec Altarea en tant que développeur immobilier, et construit par Bouygues.
73 % de l’énergie provenant des énergies renouvelables
« On a beaucoup travaillé sur la partie énergie, parce que quand on réalise effectivement un quartier de plus de 105 000 m2, c’est l’une des premières questions que l’on se pose. On a très vite retenu la solution de géothermie, parce que d’abord on a des conditions hydrologiques qui nous le permettent. On a une nappe qui est en fait le bassin de la Seine, qui est proximité, ce qui nous permet de faire de la géothermie superficielle, donc à moins de 35 m2, donc on a réalisé quatre puits, deux de captage, deux de rejet, qui nous permettent de desservir l’intégralité des bâtiments via la géothermie. Nous avons deux boucles, une boucle d’eau glacé du froid, une boucle d’eau chaud pour faire du chauffage », nous développe Dominique Goudard, directeur du projet Issy Cœur de Ville pour Altarea Cogedim.
Sans compter des panneaux photovoltaïques qui équipent également certains bâtiments de bureau, pour un appoint d’énergie. Ainsi, 73 % de l’énergie consommé sur le futur éco-quartier sera renouvelable, répondant aux exigences de la RE2020 et à l’urgence de verdir les consommations, face à la crise énergétique actuelle.
D’autant que les logements d’Issy Cœur de Ville bénéficieront de l’outil Ogga Eco Touch, développé par l'entreprise Ogga. Ce thermostat intelligent, sans programmation, régule automatiquement la consommation énergétique, en retenant les habitudes des occupants. Un pilotage à distance des consommations est également proposé par l’application.
Dans son panel d’outils développé exclusivement pour Issy Cœur de Ville, Alacaza, entreprise de prop tech, propose une messagerie éponyme pour les acteurs d’une copropriété voire d’un quartier. Tournée vers tous les sujets de la vie dans l’immeuble et ses alentours, la plateforme Alacaza gère toutes les pannes liées à l’immeuble. Des fils de discussion permettent de prévenir le voisinage lors d’une fuite d’eau dans la plomberie, tandis que des bons plans de biens voire de services, y compris d’artisans du bâtiment, peuvent être partagés sur marketplace.
« Au sein de la marketplace de biens et de services, [l’artisan] peut présenter son offre, et l’usager habitant peut faire sa demande, et donc il peut y avoir un matching entre les deux », nous explique Remy Lombard, CEO d’Alacaza. « Alors nous on fait une sélection, une curation, pour être sûr de la qualité des artisans, on est un tiers de confiance », nous confie-t-il.
Vers la mixité des usages, pour une obsolescence du bâtiment réduite
Autre axe : le développement de la mixité des usages. Telle est d’ailleurs l’ambition du Nid d’Idées d’Avenir ou NIDA, bâtiment de 1500 m2, conçu par Altarea et imaginé par le cabinet d’architecture RAAM.
Construit et aménagé à partir de matières durables (terre crue, parquet en bois de forêt durablement gérée, moquette en plastique recyclé), l’équipement se veut hybride. Ouvert du matin au soir, 7 jour sur 7, le NIDA abritera un large éventail de services : espaces de travail, restauration, bien-être, le tout pour une capacité d’accueil de 575 personnes et grâce à une programmation régulièrement mise à jour.
Une façon de construire qui lutte contre l’obsolescence du bâtiment, étroitement liée à l’évolution de son usage. « L’idée, c’est d’avoir, avec le NIDA, ouvert le scope, au maximum, sur les activités qu’on est capables de recevoir, avec les enjeux sécuritaires qui sont inhérents à la conception d’un bâtiment comme celui-ci », nous résume Maxime Lanquetuit, directeur de l’Innovation d’Altarea.
Virginie Kroun
Photo de Une : Amandine Duport