Île-de-France : des associations réclament plus de préservation du patrimoine environnemental et architectural
Inspirées par les contributions des architectes lors du Grand débat national, trois associations de préservation du patrimoine et de l’environnement se sont réunies pour signer une lettre ouverte appelant à ralentir le processus d’artificialisation des sols, et à protéger les espaces naturels et terres agricoles.
Moins d’artificialisation des sols et d’urbanisation
« Dans le contexte actuel d'une crise systémique sans précédent, aussi bien écologique que sociale, (…) il nous semble indispensable de plaider pour une approche globale et ambitieuse du patrimoine francilien. A nos yeux, celui-ci embrasse à la fois l'environnement et le paysage, agricoles et naturels, mais aussi l'architecture et l'urbanisme. Toutes ces composantes sont particulièrement mises à mal dans l'espace métropolitain de la région Île-de-France depuis quelques années et risquent de l'être plus encore dans les cinq années à venir », introduisent les trois associations signataires de cette lettre ouverte.
Ces dernières s’inquiètent notamment de la multiplication des aménagements d’ampleur, comme le Grand Paris Express, les futurs Jeux Olympiques, ou encore la construction massive de logements prenant le pas sur les espaces naturels et agricoles : « On continue à artificialiser les sols et à urbaniser des terres agricoles ou des espaces naturels pourtant clairement identifiés comme à préserver au sein du Schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF) et ce, alors que toute la sphère professionnelle s'enthousiasme pour l'agriculture urbaine et l'écologie », estiment-elles.
Plus de préservation du patrimoine environnemental et architectural
Dans le détail, les signataires réclament un moratoire sur tout projet d’urbanisation des espaces naturels, et notamment des carrières, « qui sont autant de poumons verts et de corridors écologiques identifiés au SDRIF », mais aussi sur tout projet d’urbanisation des terres agricoles « de type Europacity », pour maintenir le local et les circuits courts. Dans ce contexte, ils proposent la constitution d’une instance régionale réunissant des associations, des professionnels et des élus pour que les grands projets en cours, et leurs incidences, puissent être évalués dans un cadre ouvert.
Ces associations réclament également un moratoire sur les démolitions et les reconstructions des édifices et ensembles à caractère patrimonial identifiés à l’échelle régionale, mais aussi à l’échelle communale, avec les PLU, afin que la démolition ne soit envisagée qu’en dernier recours.
Enfin, elles demandent l’obligation d’un diagnostic énergétique des édifices et ensembles, « avec l'appui des CAUE, dont les moyens doivent être renforcés pour développer une expertise indispensable proposant des solutions accessibles et réellement performantes sur le plan énergétique », précise la lettre.
C.L.
Photo de une : ©Adobe Stock