Même si c'est avec du retard pour certaines lignes du Grand Paris Express, le Premier ministre, Edouard Philippe et la ministre des transports, Elisabeth Borne, ont confirmé que "le plus grand chantier du siècle" sera achevé aux environs de 2030. Le Premier ministre a répondu ce matin aux nombreuses interrogations des élus franciliens et a précisé plusieurs points importants sur ce gigantesque chantier. Il a ainsi marqué le fort engagement de l’état derrière ce projet.
Edouard Philippe a exprimé sa volonté de "rendre totalement irréversible" l’ensemble du projet. Mais il a souligné la nécessité de décaler certaines lignes et de faire 10% d’économies sur le coût global du projet, tout en précisant qu’il voulait redonner de « la robustesse à ce projetgrâce àune très forte mobilisation de l’Etat ».
Il a aussi précisé que la structure publique chargée de construire le métro, la Société du Grand Paris (SGP), verrait sa gouvernance renforcée, à commencer par le remplacement de Philippe Yvin l’actuel président, dans les prochaines semaines. L’équipe, jugée notoirement sous-staffée, sera considérablement renforcée.
Elisabeth Borne, La ministre des transports a précisé le détail des arbitrages :
- La ligne 14 sera prolongée au Nord et au Sud - de Saint-Denis Pleyel à l'aéroport d'Orly via Paris
- Les travaux du tronc commun des lignes 16 et 17, de Pleyel au Bourget RER, seront lancés au début du mois de mars car ils sont stratégiques pour les jeux Olympiques de 2024.
- Le Grand Paris Express pourrait également aller jusqu'à l'aéroport du Bourget en 2024, où doit s'installer le village des médias des JO, si cela est "
techniquement possible" a précisé Mme Borne.
- Le super-métro devrait arriver dans les quartiers sensibles de Clichy-Montfermeil (Seine-Saint-Denis) en 2024, comme le président Macron l’a promis.
- Le Grand Paris Express n'atteindra en revanche le pôle scientifique de Saclay (Essonne) qu'en 2027, avec trois ans de retard, malgré l’appui du mathématicien et député LRM Cédric Villani.
Les autres tronçons devraient prendre entre trois et six ans de retard, le tout devant être achevé vers 2030.
Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France (LR) a immédiatement réagi. Elle n'est pas satisfaite des retards importants annoncés sur certains tronçons du futur métro du Grand Paris. Elle considère que ces retards vont "porter atteinte à un grand nombre de projets phares pour la Région et pour la France". Mais elle "prend acte de l'engagement du gouvernement de maintenir l'intégralité des lignes et des gares prévues" dans le projet du Grand Paris Express, mais "ne peut se satisfaire du nouveau calendrier présenté par le Premier ministre", a-t-elle souligné dans un communiqué.
Régis Bourdot
Sources AFP – lemonde.fr
Photo © Société du Grand Paris / Laurent Villeret