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Quand les chantiers de Bouygues Construction se connectent à la 5G

Publié le 16 décembre 2024

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Déjà bien éprouvée sur les chantiers Bouygues Construction, la 5G montre des avantages techniques, comme des limites. Le point avec un expert IT OPS au sein du groupe.
Quand les chantiers de Bouygues Construction se connectent à la 5G - Batiweb

Que ce soit sur PC, sur mobile ou sur tablette, l’ensemble des chantiers de Bouygues Construction sont informatisés et connectés. Pratique, quand on sait que la filiale bénéficie des services de l’opérateur Bouygues Telecom, qui a lancé sa couverture 5G fin 2020.

La 5G pour une animation « nomade » des chantiers

 

On le découvrait via une expérimentation de Colas, le nouveau réseau hertzien a moult avantages : faible latence, ondes plus courtes et surtout débit plus fort, « parce que les besoins digitaux sont de plus en plus importants à travers les outils online, nos usages sont devenus gourmands en débit », nous expose Geordy Volle, responsable IT Ops France de Bouygues Construction.

Logiciels RH, livraison béton, planning, consultation des plans… Les usages en question se font très souvent sur le terrain. Et hormis la 5G, « il n’y a pas vraiment d'autres solutions, aujourd'hui, qui permettent de se connecter en nomade sur le chantier», indique M. Volle.

Le réseau hertzien bien intégré par Bouygues Construction 

 

Bouygues Construction n’en est pas à son premier essai avec les solutions hertziennes. Le groupe rode ces technologies depuis dix ans, avec la 4G

«La première expérimentation que nous avons faite, c'est en 4G sur le contournement de Nîmes-Montpellier, un chantier de voie ferrée réalisé pour la SNCF », nous raconte Geordy Volle. Long de 70 kilomètres, le site comprenait plusieurs bases-vie à équiper.

« Nous avons profité de cet environnement pour étudier la possibilité de déployer des solutions hertziennes », poursuit le responsable IT Ops France de Bouygues Construction. En précisant que « sur cette typologie de chantier, à l'époque, seule la fibre optique permettait de répondre aux besoins de connectivité. Cela nécessitait des installations lourdes en termes d'infrastructures, dans une zone géographique généralement assez peu desservie ».

La 4G, en revanche, peut se déployer sans aucun travail d’infrastructure. « Le deuxième élément important, c'est le coût. Cela évite d’engager des travaux sur une base-vie qui sera démontée à la fin du projet », abonde M. Volle.

Sans compter « les offres d'abonnements, beaucoup moins onéreuses que la fibre». Le service IT peut ainsi connecter un site de Bouygues Construction en quelques jours et à moindre coût, en comparaison à une fibre pour laquelle il faut parfois plusieurs semaines.

Un défaut à la 5G : le manque de stabilité

 

Aujourd’hui, entre 60 et 70 % des chantiers Bouygues Construction sont connectés au réseau hertzien de Bouygues Telecom et ont basculé vers la 5G. Cela concerne des projets de courte durée, de 10 à 12 mois en moyenne.

« Les chantiers qu’on continue de développer en fibre optique sont ceux de plus de 24 mois, où l’on compte entre 30 et 40 collaborateurs », souligne Geordy Volle.

Car si la 5G présente plus d’avantages que la 4G, elle manque encore de stabilité. « Un équipement 5G peut très bien fonctionner pendant une période donnée, et pour différente raisons - un événement à proximité, une entreprise qui s'installe à côté -, le partage du réseau peut impacter nos propres besoins », explique le responsable IT Ops France de Bouygues Construction.

La sursollicitation des antennes entraîne une répartition des charges et déstabilise la connexion des chantiers. Problème qu’on ne retrouve pas sur la fibre.

La connexion satellitaire, une autre alternative ? 

 

« Nous avons fait la bascule de la fibre vers la 4G, puis de la 4G vers la 5G. Mais ce monde est en permanence en mouvement. Aujourd'hui, on fait des expérimentations sur d'autres solutions que l’hertzien pour connecter nos chantiers», résume Geordy Volle.

Notamment la connexion satellitaire, via les solutions Starlink. Alors que pour la 5G, « il faut une couverture avec des bornes opérateurs à proximité pour se connecter, Starlink repose sur un déploiement de satellites en orbite terrestre basse. Il y a donc moins de dépendance de la couverture physique des antennes hertziennes », décrit le responsable IT Ops France de Bouygues Construction. Ce qui s’avère utile pour des chantiers en zone densément urbaine, mais aussi sur des sites isolés, où la couverture 5G peut être peu acceptable dans les deux cas.

En décembre 2024, les solutions satellitaires seront expérimentées sur un chantier à proximité de Lyon, afin de tester leur efficacité.

Propos recueillis par Virginie Kroun 

Photo de une : ©Bouygues Construction 

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